Alain Juppé affirme que de 2007 à 2012, 150.000 postes ont été supprimés dans la fonction publique.
Le Vrai-Faux de l’Info avec Alain Juppé qui était notre invité hier.
Le challenger de la primaire de la droite affirme que la proposition de son concurrent de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires n’est pas crédible, lui fixe un objectif plus modeste de 300.000, basé sur l’expérience.
Alain Juppé : "Sur le nombre de postes dans la fonction publique, de 2007 à 2012, nous en avons supprimé 150.000".
150.000 postes supprimés dans la fonction publique de 2007 à 2012, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux même si le chiffre est régulièrement cité dans différents rapports. Il se base en fait sur les objectifs du gouvernement de l’époque et les projets de lois de finances qu’il a successivement voté, mais tous n’ont pas été exécutés. D’abord parce que les départs en retraite anticipés ont été parfois moins important que prévus, on n’a pas pu appliquer la règle du un sur deux, et puis parce qu’il y a aussi eu quelques recrutements au ministère de la Justice notamment, ou à la Recherche. Donc le solde sur la période est un peu moins flatteur, 93.000 postes de fonctionnaires exactement ont été supprimés, entre 2007 et 2012, en équivalent temps plein.
Et encore, on ne parle que de la fonction publique d’État ?
Évidemment, qui représente moins de la moitié de l’ensemble de la fonction publique. Monsieur Juppé oublie les fonctions publiques territoriales et hospitalières, dont les effectifs ont régulièrement augmenté. 200.000 postes en plus sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Donc le nombre de fonctionnaires non, n’a pas baissé sous la droite, il a, c’est un fait brut, augmenté de 100.000.
Comment ça s’explique ?
D’abord, L’État a transféré des compétences aux collectivités, dans le cadre de la décentralisation. C’est le principe des vases communicants. Et puis, il faut avouer, elles ont fait moins d’efforts, parce qu’elles n’étaient pas tenue par cette règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. La Constitution garantit leur libre administration, le gouvernement n’a simplement pas le droit de se mêler de leurs comptes. Donc pour moins de fonctionnaires, il faudra réviser la Constitution.