Jean-Christophe Cambadélis affirme que la campagne de Maastricht a démarré avec le même rapport de force que celui que l’on retrouve pour le second tour de la présidentielle.
Malgré l'avance d'Emmanuel Macron dans les sondages, beaucoup d'observateurs mettent en garde contre les pronostics hâtifs à 10 jours du second tour de la présidentielle.
C'est le cas premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
L'entre-deux tours actuel lui rappelle la campagne du référendum pour le traité de Maastricht en 1992. À l'époque, le oui partait grand favori mais l'avait emporté beaucoup moins facilement que prévu.
La campagne de Maastricht a démarré avec le même rapport de force que celui que l’on retrouve pour le second tour de la présidentielle, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est vrai ! Sur les chiffres d’abord : en juin 1992, au début de la campagne, il y avait 60% d'intention de vote pour le oui au Traité comme il y en a aujourd'hui pour Emmanuel Macron.
40% d'intention de vote pour le non au traité comme il y en a aujourd'hui pour Marine Le Pen.
Mais surtout, on peut faire d'autres parallèles entre les deux scrutins.
Comme en 1992, on retrouve dans ce second tour : la question de l'ouverture ou de la fermeture à l'Europe, une opposition entre le vote ouvrier et le vote des cadres
du flottement dans les consignes de votes des États-majors, et des dissidences au sein des partis.
Et puis chose très frappante, le politologue et géographe Suisse, Jacques Levy, explique que l'on peut tout à fait superposer la carte de France des résultats au référendum Maastricht à celle des votes Macron-Le Pen au premier tour. Ce sont les mêmes délimitations qui apparaissent entre la France des grandes villes d'un côté qui est pro européenne et optimiste face au monde extérieur, et une France des campagnes et des banlieues de l'autre qui se sent menacée par la mondialisation.
Il y a bien donc des dynamiques comparables dans l'opinion. Jean Christophe Cambadélis dit vrai.
Peut-on vraiment pousser le parallèle jusque-là ?
C'est compliqué parce que l'on n'est pas du tout dans le même timing. La campagne pour le référendum de Maastricht avait duré 3,5 mois.
Le Oui était certes parti favori à 60% mais les sondeurs avaient quand même vu les écarts se resserrer dans le dernier mois.
Alors qu'aujourd'hui, le rapport de force dans le second tour de la présidentielle est toujours de 60 contre 40 pour Emmanuel Macron à 10 jours du vote.
Ce n''est pas donc tout à fait la même histoire, aucun scenario n'est écrit d'avance.