Philippe Poutou affirme que la plupart des étudiants aujourd'hui sont obligés d'aller travailler.
Le vrai-faux de l’info avec Philippe Poutou qui s'inquiète pour les étudiants.
Le candidat du NPA promet un pré-salaire de 1.700 euros à tous les étudiants, un montant universel qu’ils toucheraient pendant leur études. C’est une nécessité pour lui, car aujourd’hui :
Philippe Poutou : "Les familles riches peuvent aller étudier sans travailler, mais la plupart des étudiants aujourd'hui sont obligés d'aller travailler".
La plupart des étudiants sont obligés de travailler. C’est vrai, ou c’est faux ?
C’est faux, ce que confirme le dernier baromètre des conditions de vie des étudiants. En 2016, 46% des 2,5 millions d’étudiants ont travaillé mais en majorité, c'était dans le cadre de leurs études, alternance ou stage rémunéré. 16% ont tenu un petit job de quelques heures par semaine et moins d’un étudiant sur dix considère que son travail est entré en conflit avec ses études.
Ce sont 9% d'étudiants qui travaillent au-delà du mi-temps. Pour eux, c'est un vrai problème. Mais non, la plupart des étudiants ne sont pas acculé, et leur situation financière s’est même améliorée depuis 2013. Ils sont moins nombreux à estimer manquer d’argent. Leurs aides, bourse ou logement, ont un peu augmenté et ceux qui travaillent en tirent 740 euros par mois en moyenne.
On imagine que ce sont souvent les enfants des familles les plus défavorisés.
Étrangement, non. Là c’est l’enquête de l’Insee sur les étudiants qui nous éclaire. Les enfants d’ouvriers ou d’employés sont plus nombreux en alternance, parce qu’ils font davantages d'études professionnalisantes. Mais moins nombreux à avoir des petits jobs que les enfants de cadres, 9 contre 12%. En fait la vraie différence se fait dans l’aide familiale, c’est vrai que les enfants de familles aisées sont beaucoup plus aidés par leurs parents qui leur donnent deux fois et demi plus par mois en moyenne. Et même si les allocations et les bourses compensent, ça n'est qu'en partie. Un tiers des étudiants d’origine populaire avouent qu’ils manquent souvent d’argent et que leur quotidien est très difficile.