François Fillon affirme que les médecins gagnent moins que les plombiers et que Clovis, Voltaire, Rousseau ne sont plus au programme scolaire.
Le Vrai-Faux de l’Info avec le débat de l’entre-deux tours de la primaire de la droite.
Pour cet ultime débat technique, bourré de chiffres, les candidats avaient travaillé leurs dossiers, l’économie au centre. En revanche sur les salaires des médecins notamment, François Fillon s’est un peu emmêlé.
François Fillon : “Il y a un moment où demander à quelqu’un qui a fait 10 ans d’étude et qui a votre vie entre les mains d’être moins bien payé que quelqu’un qui vient réparer la plomberie chez vous, c’est juste pas acceptable”.
Un médecin en France gagne moins qu’un plombier, c’est vrai ou faux ?
C’est faux bien sûr, la caricature est même grossière car le salaire moyen d’un généraliste en 2015 est de 7.400 euros nets par mois, selon le bilan fiscal des associations régionales agréées des professions libérales. Un généraliste a rarement votre vie entre ses mains, un cardiologue tourne autour de 11.000 euros, soit 8 fois le salaire d’un plombier débutant, indique le guide 2016 des salaires du BTP. Alors bien sûr un artisan, à son compte, va gagner beaucoup plus, autour de 3.000 euros, en moyenne. Cela reste en-deçà des moins biens payés des généralistes dont les revenus, par ailleurs, ont augmenté depuis 2010 beaucoup plus que l’inflation et que les salaires de ceux qui financent l’assurance maladie.
Première caricature, et ce n’était pas la seule.
Non, quand François Fillon fend l’armure, en parlant de ce qui lui tient à coeur, comme les programmes scolaires, il s’emballe.
François Fillon : “Dans la dernière instruction qui a été donnée par l’Inspection générale, on enlève Clovis, Jeanne d’Arc, Même Voltaire et Rousseau ne sont plus au programme”.
Clovis, Voltaire, Rousseau ne sont plus au programme ?
Géraldine Woessner a consulté les bulletins officiels, Clovis apparaît en bonne place en classe de CM1, juste avant le couronnement de Charlemagne, Jeanne D’arc n’apparaît plus nommément c’est vrai, mais la monarchie capétienne est toujours étudiée. Quand à Voltaire et Rousseau, les élèves les découvrent en classe de 4e, quand ils abordent l’Europe des Lumières. On peut regretter que ce soit si tôt, noyé dans un programme extrêmement chargé cette année-là, cela va de la traite négrière à la condition féminine sous la troisième république. Mais ils n’ont pas encore disparu des programmes.