Nicolas Dupont-Aignan affirme qu'aujourd'hui, une personne qui gagne le smic ne peut plus prendre l'autoroute.
Le Vrai Faux de l’Info avec le choc autoroutier de Nicolas Dupont-Aignan.
Le candidat de Debout la France veut rendre leur souveraineté aux automobilistes, pour en finir avec le racket des petites gens.
Nicolas Dupont-Aignan : "Je veux qu'on nationalise les sociétés d'autoroute parce qu'aujourd'hui aller sur une autoroute c'est un privilège et qu'un smicard ne peut plus le faire".
Un smicard aujourd’hui ne peut plus prendre l’autoroute, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est faux, même si la flambée des péages, qui est réelle, peut donner cette perception. Leur poids pèse peu dans le budget qu’un automobiliste lambda consacre à sa voiture : 3,5% chaque année, soit un peu moins de 200 euros. Les prix des péages ont flambé de près de 23% depuis la privatisation des autoroutes en 2006, beaucoup plus que l’Inflation, mais le SMIC a augmenté lui aussi, d’une vingtaine de pour-cent. Donc oui, l’autoroute coûte plus cher, 7% de plus en euros constants pour un Paris-Lyon. Certains vont préférer emprunter les petites routes pour partir en vacances, mais on ne peut vraiment pas dire que ce soit un mouvement de fond.
Cela dit, Nicolas Dupont-Aignan a raison et l’autorité de régulation des autoroutes l’a maintes fois dénoncé, ces hausses n’ont pas servi qu’à financer les infrastructures, elles nourrissent surtout la rente des sociétés d’autoroute, toujours plus élevées, qui empochent 1,5 milliard de bénéfices par an.
Est-ce que l’on peut faire marche arrière et les re-nationaliser ?
Oui, on peut. Il faut comprendre que l’État est toujours propriétaire du réseau d’autoroute. Ce qu’il a vendu, en 2006, ce sont des contrats de concession pour une durée limitée. Les sociétés entretiennent le réseau, l’exploite et quand l’État demande des investissements, elles peuvent augmenter leurs tarifs ou négocier une prolongation de leur contrat. Certaines l’ont prolongé jusqu’en 2036. L’État peut, soit racheter ces contrats, soit les dénoncer. Il en a le droit depuis 2012, une clause le prévoyait dès le départ. Cela coûterait 30 a 40 milliards d’euros, selon les estimations, mais ça l’État peut les emprunter. L’avantage, pour ceux qui prônent cette solution, c’est que l’État reprendrait la main sur la politique tarifaire et surtout, qu’il récupérerait cette manne d’un milliard et demi d’euros qui pourrait compenser la perte de l’éco-taxe et financer d’autres projets.