Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
Que fait-on sur Internet ? À quoi nous sert le web dans la vie de tous les jours ?
L'Arcep, l'autorité des télécoms, vient de publier son Baromètre 2016 et Les résultats sont surprenants.
A quoi vous sert Internet ? À vous informer, à acheter des choses, faire du shoping ou aller sur les réseaux sociaux ?
Si l'on en croit baromètre de l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, la réponse qui arrive en tête, c'est "payer ses impôts et tout ce qui est papier administratif".
C'est devenu l'usage N°1 cette année, pour 62% des Français, en hausse de neuf points, "effectuer des démarches administratives ou fiscale".
Juste derrière, le second usage par 60% des Français, c’est effectuer des achats.
Mais là, l'enquête montre une méfiance toujours sur la sécurité du paiement ou la qualité du produit acheté sur Internet.
La troisième utilité d’Internet c’est de suivre l'actualité pour 59% des Français. Pour s'informer, la télé reste en tête devant Internet et la radio.
Comment expliquer cet engouement pour l'administration en ligne ? On nous force un peu la main non ? On va bientôt être obligé de faire sa déclaration sur Internet.
Il y a pas mal de tolérance, c'est vrai que d'ici deux ans, il y aura une pénalité de 15 euros si on ne déclare pas en ligne.
Mais, non, il y a une adhésion positive à la démarche en ligne.
Le rapport de l'Arcep montre que les Français saluent "la simplicité des démarches".
D'ailleurs, vous avez déjà la moitié des contribuables soit plus de 16 millions Français, qui font leur déclaration en ligne.
"La France fait d'ailleurs figure de bon élève en Europe sur ce plan" note le rapport.
Coup de chapeau donc à l’administration fiscale et aux équipes de Bercy qui ont réussi à nous faire adhérer à l'administration en ligne.
Du coup, cela a permis de réaliser des économies, notamment de personnel puisque depuis 2002, Bercy a réduit de 25% ses effectifs.
Sophie Larmoyer, experte international
Sophie Larmoyer va nous emmener en Cisjordanie, territoire palestinien, où le principal parti, le Fatah, est réuni en congrès depuis hier. Le système politique palestinien apparait complètement grippé, au point que les jeunes se sont choisi un président grâce à la télé-réalité.
Mais oui, Waad Qaanam, 24 ans, a été élu en juin dernier après six mois de campagne retransmise à la télévision. Un à un, ses concurrents ont été éliminés par les téléspectateurs, façon The Voice. L’émission, qui s’appelait "Le Président", a cartonné : la finale a été regardée par plus de 80% des Palestiniens ! Et depuis, tout le monde appelle "président" celui qui, dans la vraie vie, est étudiant en droit international.
Mais le "vrai" président de l’Autorité palestinienne, c’est Mahmoud Abbas, qui a été réélu hier, par acclamation, à la tête du Fatah, le principal parti palestinien.
Oui et l’engouement pour le jeune président virtuel de la télé est à la hauteur des blocages qu’incarne Mahmoud Abbas. Il est partout : à la fois président du Fatah, chef de l’OLP, qui rassemble les différentes organisations palestiniennes et Président de l’Autorité palestinienne.
Le parti, le Fatah, ne s’était pas réuni en congrès depuis sept ans ! Et Abbas y a complètement muselé l’opposition interne, excluant même ses rivaux, dont le principal, Mohammed Dahlan, vit en exil aux 1mirats Arabes Unis.
Il n’a pas su non plus se réconcilier avec le Hamas, le mouvement islamiste qui dirige le territoire de Gaza. Du coup : pas d’élection ! Élu pour quatre ans, Mahmoud Abbas va bientôt entamer sa 12e année comme président de l’Autorité palestinienne. Il a 81 ans et les deux tiers des Palestiniens souhaitent son départ. Le fossé se creuse avec cette population très jeune (70% a moins de 30 ans), et qui ne dispose d’aucun levier démocratique pour exprimer ses souhaits.
D’où le succès de l’émission de télé, "le Président" ?
Voilà, un peu comme un exutoire Mais figurez-vous que le jeune Waad Qaanam s’est pris au jeu. Après sa victoire il a été très sollicité, invité un peu partout. Il a donc fait une vraie campagne cette fois, pour essayer de prendre la tête, cette semaine, de la branche jeunesse du Fatah.
Quand on examine de près ces blocages, on comprend mieux pourquoi le processus de paix avec les Israéliens est au point mort
Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info
Le vrai-faux de l’Info avec les mauvais comptes du secrétaire d’État en charge du Budget.
Christian Eckert, convaincu que la droite se trompe quand elle parle d’équilibrer les comptes de l’Assurance maladie.
Christian Eckert : "Aujourd’hui la sécurité sociale est quasiment à l’équilibre ! Alors ça ne veut pas dire que la dette a disparu. Mais la dette commence à diminuer, c’est une nouveauté".
La sécurité sociale est presque à l’équilibre et la dette diminue, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est doublement faux. D’abord non, la sécurité sociale n’est pas à l’équilibre, son déficit va dépasser sept milliards d’euros cette année. Et l’an prochain il devrait être encore de plus de quatre milliards. Christian Eckert oublie le fonds de solidarité vieillesse dans ses comptes, donc oui, le déficit diminue, il ne se comble pas.
Et la dette, forcément, elle augmente. Les chiffres de l’Insee sont très clairs : la dette publique s’est creusée de 73 milliards depuis le début de l’année et la dette sociale, qui finance la Sécu, de huit milliards en tout, elle est de 169 milliards. On parle de la dette cumulée, de tout ce que la France a emprunté aux banques à l’étranger, depuis 30 ans, pour payer ses dépenses. La CRDS a été créée pour ça en 96, pour rembourser cette dette sociale, on y met aussi une partie de la CSG et de la taxe sur le capital votée sous Sarkozy. Ça n’a jamais suffi, il reste 169 milliards à rembourser.
Une partie de notre santé est donc à crédit ?
En partie a crédit et c’est le cas depuis des années. D’où la volonté de certains, de François Fillon notamment, de revoir le système. Alors pourquoi Christian Eckert prétend-il tout de même que cela va mieux ? Parce que les dépenses diminuent il faut le reconnaître, qu’en 2015 il y a eu des transferts entre les organismes qui gèrent cette dette sociale, et des taux d’intérêts très bas qui ont diminué un peu le volume de remboursement. Donc pendant quelques mois, on a vu cette dette baisser mais ce n’était pas une tendance, et d’ailleurs, cela n’a pas duré.