La production de vin, le cinquième anniversaire de la chute de Kadhafi en Libye : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Emmanuel Duteil, Sophie Larmoyer et Géraldine Woessner font le point sur l'actualité du jour.

Jeudi, cela faisait cinq ans tout juste que le colonel Kadhafi était lynché à la sortie de sa ville de Syrte, en Libye. Le régime chutait sous l’égide de l’OTAN. Mais cinq ans après, le bilan peut se résumer en un mot : le chaos…

C’est un comble : beaucoup de Libyens regrettent aujourd’hui, non pas le despote, mais l’ordre et la sécurité. En fait, les occidentaux n’ont pas assuré le "service après-vente". Après 42 ans de régime autoritaire, le vide créé d’un coup en 2011 a laissé le champ libre aux milices, aux criminels et aux islamistes. Résultat : beaucoup de violences et une économie par terre, malgré les revenus du pétrole. Aujourd’hui plus d’un tiers des Libyens a besoin d’une assistance humanitaire.

Mais qui dirige la Libye aujourd’hui ? Il y a des institutions en place, des dirigeants ?

C’est bien le problème… Il y en a beaucoup trop ! Et aucun n’a de légitimité sur l’ensemble du territoire. À Tripoli se trouve le "gouvernement d’union nationale", installé en mars dernier après la signature d’un accord sous l’égide de l’Onu… Et il faut mettre des guillemets à "union nationale" car pas grand monde ne le soutient. Toute la partie Est du pays, la Cyrénaïque, est largement contrôlée par un militaire, le maréchal Hafta, dont l’armée affronte notamment Daech près des villes de Benghazi et Derna. C’est l’homme des nationalistes, des grandes tribus de l’Est, et il a le soutien d’une partie des députés qui siègent là, à l’Est, à Tobrouk. Ce maréchal Haftar devient incontournable. Le mois dernier, il a pris le contrôle des installations pétrolières.

Et comme c’était trop simple, la semaine dernière, un ancien chef de gouvernement a refait surface à Tripoli, annonçant qu’il reprenait ses fonctions. Il s’est installé dans des bâtiments officiels à 3 km de l’actuel premier ministre.

Cela donne une idée de la pagaille qui règne dans le pays. Elle laisse le champ libre aux armes et aux trafics en tous genre, notamment au trafic humain puisqu’il y a plus de 260 000 réfugiés, clandestins, en Libye. Et ils regardent vers l’Europe.