Suite à un audit interne qui a confirmé la dette abyssale du parti, l'UMP va diligenter une enquête interne pour connaître l'origine des fuites.
Jean-Philippe Balasse : L’audit financier a donc confirmé la dette abyssale de l’UMP lors d’un bureau politique qui restera gravé dans les mémoires. L’information politique, c’est que le parti va devoir diligenter une enquête interne pour connaître l’origine des fuites sur les comptes de l’UMP.
Le principe a été acté hier soir. C’est Xavier Bertrand qui a posé la question directement : qui est à l’origine des fuites, du recel de documents publiés dans la presse ? Comme le dit un des participants l’ambiance était « glaciale» car l’ancien secrétaire général de l’UMP (qui n’a pas digéré de devoir présenter les factures de son réveillon à center Parc) est persuadé que la presse a eu a disposition la liste complète des salaires des collaborateurs de l’UMP.
Jean-Philippe : tout le monde a suivi ?
Non, Alain Juppé a d’abord répondu que ce n’était pas nécessaire d’en rajouter, de chercher des coupables. Jean-François Copé très remonté par les révélations sur le prix des billets d’avion payés pour sa femme a dénoncé « ceux qui parlent de mafias et qui passent leur temps à nous fracasser ». Dans son viseur, François Fillon qui n’a pas dit un mot de la soirée. Comme souvent le mot de la fin est revenu à Jean-Pierre Raffarin qui a conclu en parlant de « manipulation orchestrée » et a réclamé lui aussi un travail en interne pour connaître l’origine des fuites.
Jean-Philippe : En même temps ces fuites en disent long sur la gestion de l’UMP, on apprend dans le canard que 10 000 euros de factures de téléphone ont été remboursés à Rachida Dati.
Et ce n’est pas fini, tout va sortir. Hier matin, les députés ont appris que le groupe UMP avait facturé 10 000 euros par mois à la société de Bastien Millot, BM consulting la réalisation d’un rapport de mi mandat fin 2014, censé leur donner des éléments de réflexion. 80 % de la somme a déjà été payée, les parlementaires ulcérés ont expliqué qu’ils ne voulaient pas de ce rapport, et ont réclamé que l’entreprise rende l’argent. Cela traduit encore une incroyable légèreté sur les dépenses, un cador dégouté par ces révélations en cascades me disait hier soir « il faut en finir avec cette clique, ils se sont servi sur la bête en toute impunité pendant trop longtemps».
Jean-Philippe : Ca se finit comment?
En tous cas le triumvirat n’aura pas réussi à ramener la paix. L’idée de changer de nom de parti, de solder le passé en construisant autre chose fait son chemin tellement l’horizon semble bouché. Le parti on le sait depuis hier est viable financièrement mais moralement et politiquement la marque UMP est aujourd’hui définitivement salie.