L'UMP à la recherche d'une ligne politique

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SAISON 2013 - 2014, modifié à

Après une année 2012 calamiteuse et une année 2013 en demi-teinte, l’année 2014 sera décisive pour l'UMP.

L’Info politique, c’est avec vous, Ludovic Fau. Et ce matin, vous nous parlez de l’UMP. Après une année 2012 calamiteuse et une année 2013 en demi-teinte, l’année 2014 sera stratégique. Officiellement, un an après la guerre Fillon / Copé, tous les leaders du parti travaillent désormais ensemble pour gagner les élections municipales et européennes. Alors, fiction ou réalité… A quoi va ressembler la rentrée de l’UMP ?

 

Eh bien à l’UMP, le grand rendez-vous de ce début d’année, ce sera le Conseil national du 25 janvier. Qui permettra de faire une belle photo de famille et de valider mesures que la droite prendrait en cas de retour au pouvoir. Comme par exemple, la suppression des 35 heures.

« C’est formidable – a fait mine de s’extasier un élu de l’UMP que j’ai eu au téléphone hier – pour la première fois depuis 2012, on va réussir à organiser un grand meeting qui réunira Copé, Fillon, Juppé, Raffarin et les autres. Et on aura enfin quelque chose qui ressemble à une ligne politique ! »

Sauf qu’au sein même du parti, certains reconnaissent que tout ça n’est qu’une « unité de façade ». D’ailleurs, d’ici au 25 janvier, je peux vous dire que l’UMP va faire sa rentrée en ordre dispersé.

Hier, Jean-François Copé a été le premier à dégainer ses vœux sur Internet. Histoire d’être sûr de damer le pion à ses amis. Le 15 janvier, François Fillon réunira ses partisans à Paris. Pour les remobiliser après les ratages de ces derniers mois. Et dans les semaines qui viennent, les deux frères ennemis de l’UMP vont – pour parler un peu familièrement – se tirer la bourre sur le terrain.  Rien que la semaine prochaine, François Fillon fera 3 sorties pour soutenir des candidats aux municipales. Ce qui n’impressionne pas du tout l’équipe de Jean-François Copé qui compte déjà 26 déplacements en préparation.

Et puis, ce qui sera très révélateur de l’état d’esprit à l’UMP, c’est une réunion qui aura lieu mardi prochain. Avec à l’ordre du jour, les investitures pour les européennes. Et comme les places seront chères, eh bien un cadre du parti m’a confié qu’il pourrait y avoir « un peu de sang sur les murs ».

Après la crise de l’an dernier, l’UMP est donc encore en convalescence. Avec tout de même un effort de cohésion qui s’explique par l’approche des élections… Et l’ombre du Front national.

 

Y a quelques temps encore, l’UMP rêvait d’une vague bleue aux élections municipales. Mais ses dirigeants se sont aperçus qu’aux yeux des Français, le parti n’était pas plus crédible que François Hollande. Leur crainte, c’est donc qu’un éventuel vote sanction profite surtout au Front national. Et si en plus Marseille basculait à gauche, les municipales pourraient ressembler à une douche froide pour la droite. C’est pour ça que dans ses vœux, hier, Jean-François Copé a donné le ton en appelant les Français à sanctionner le chef de l’Etat, oui. Mais en votant utile. Et pour lui, ça veut évidemment dire voter UMP dès le 1er tour.

Et Nicolas Sarkozy dans tout ça ?

 

Bien Nicolas Sarkozy, il attend son heure ! En attendant de voir ce que vont donner les élections du printemps, l’ex-Président va continuer à se taire tout en faisant parler de lui. A rester au-dessus de la mêlée tout en étant omniprésent. Vu sa cote de popularité actuelle, cette stratégie semble lui réussir. Et tant pis – ou plutôt tant mieux – si ça empoisonne la vie de l’UMP. Parce que pour apparaître comme un recours, voire comme un sauveur le moment venu, Nicolas Sarkozy doit empêcher son parti de tourner la page. Alors, y a ceux qui font avec. Comme Jean-François Copé qui déjeunera avec lui en début d’année. Et puis y a ceux qui ne supportent plus la tutelle de l’ex-Président. C’est le cas de François Fillon. Le dernier contact entre les deux hommes remonte à 6 mois déjà. Et je peux vous dire qu’ils ne sont pas prêts de trinquer à la nouvelle année ensemble.