Nicolas Sarkozy a décidé d'accorder une tribune au Point concernant l'Europe.
Une tribune avant les municipales et rebelote juste avant les européennes. Nicolas Sarkozy a donc décidé d'accorder une tribune au Point. Voilà un texte qu'il a eu le temps de préparer car la décision de sortir du bois comme ça, elle ne date pas d'hier.
« Je ne peux pas ne rien dire sur le sujet » voilà ce que Nicolas Sarkozy répétait à ses proches depuis des semaines.
L’ancien président s’est mis à l’écriture il y a une quinzaine de jour. Il a sollicité ses anciens collaborateurs comme Emmanuelle Mignon, qui a été sa directrice de cabinet à l’Elysée pour travailler le fond mais ses proches insistent « tout est de lui » et racontent qu’il est arrivé un matin avec le texte en main. La tribune a été bouclée dans le plus grand secret seule une poignée d’anciens collaborateurs et quelques politiques ont eu le privilège de la lire avant publication, c’est le cas de François Baroin qui avait réclamé publiquement une intervention du président sur l’Europe mais la consigne a tourné à l’obsession. Rien ne devait filtrer sur les intentions de l’ancien président, maintenir le doute pour garder l’effet de surprise. C’est la semaine dernière que les derniers détails ont été calés et hier la tribune a été envoyée aux collaborateurs d’Angela Merkel pour qu’elle ne la découvre pas en ligne sur le site allemand Die Welt.
On voit que l’opération a été montée pour faire le buzz mais sur le fond qu’est ce qu’il a voulu démontrer ? Qu'est ce qu'il a voulu que l'on retienne ?
Après la tribune du Figaro, qui est apparu comme un coup de tonnerre il était hors de question de prendre la parole pour sortir un texte mou. Les fidèles de Nicolas Sarkozy racontent comment la tribune de François Hollande a été prise comme un contre exemple de ce qu’il ne fallait pas faire comme dit l’un d’eux si c’est pour dire « l’Europe c’est la paix l’Europe ce n’est pas satisfaisant, mais l’Europe on a pas le choix... » c’est contre productif. L’autre écueil c’était d’éviter le numéro d’autosatisfaction sur la gestion de la crise de 2009, inaudible pour tout le monde. Voilà pourquoi il a pris le parti de faire des propositions pour changer l’Europe histoire de tendre la main aux eurosceptiques.
Parler maintenant, c'est une stratégie qui n'est pas sans risque pour Nicolas Sarkozy. Si dimanche le FN arrive en tête et que l’UMP ne fait pas un score satisfaisant on lui tombera dessus en disant "vous voyez bien, sa tribune n'a servi à rien"...
Il est rarement du coté de la prudence vous avez remarqué ? c’est impossible de mesurer l’impact à trois jours du vote mais son sujet est ailleurs car cette UNE du point est d’abord un acte politique. Il rappelle à ses camarades de l’UMP sa puissance de feu médiatique, il s’expose quand François Hollande s’apprête à encaisser une défaite, il travaille un projet pour la première fois depuis sa défaite... Naturellement, « il s’engage » dit le point qui aurait aussi pu titrer « il se lance ».
Le retour de Nicolas Sarkozy acte 23, c'est à lire dans Le Point. Vous parliez de François Baroin (qui fait partie des rares mis dans la confidence de cette tribune) : il sera tout à l'heure l'invité de JPE tout à l'heure à 8h20 !