Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Ce matin Elisabeth Assayag vous nous parlez des livres audio à l'occasion du salon du livre qui s'est terminé. Elisabeth le marché du livre audio se porte bien ?
Même si nous ne sommes que 17% en France à écouter des livres, c'est en augmentation par rapport à l'an dernier. D'ailleurs aux Etats Unis écouter un livre tout en faisant ses courses ou son jogging, est de plus en plus fréquent : +20% en un an avec un marché qui pèse plus de 1 milliard et demi de dollars. D'ailleurs toujours aux Etats Unis la plupart des grands éditeurs disposent désormais de leur propre structure de livres audio. Pour vous donner une idée, en 2016, le livre audio de Bruce Springsteen, écrit à la première personne et lus par lui-même a été un succès.
Mais pourquoi ça plait d'écouter un livre?
Et bien d'après une étude opinion way pour Audible, pour 72% des utilisateurs c'est avant tout lors d'un moment de détente. Mais que ce moment de détente reste tout de même utile... en gros on rentabilise davantage un moment tranquille en écoutant un livre plutôt qu'une musique qui passe et repasse en boucle dans les écouteurs. Donc c'est un loisir complet, ou d'autres écoutent des livres lors d'un long trajet en voiture ou dans des embouteillages, le trajet ou l'attente deviennent utile en quelque sorte. Et puis en fin de journée, après avoir passé des heures les yeux rivés sur un écran d'ordinateur c'est évident qu'écouter un livre repose les yeux.
Mais ça ne remplace pas la lecture traditionnelle?
Pas du tout, mais ça ramène des lecteurs parfois disparus à cause du rythme de la vie quotidienne. Désormais certains auteurs réfléchissent à la version audio avant même de se mettre à écrire. Aux Etats Unis on fait appel à des acteurs pour incarner des personnages de livres audio comme Johnny Depp, Kate Winslet ou Meryl Streep.
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Nicolas Carreau, ce matin, vous donnez la parole à Primo Levi.
J’ai cet honneur, oui, grâce au livre Moi qui vous parle qui vient de paraître chez Pocket. C’est un livre d’entretien. Une conversation menée par Giovanni Tesio, son biographe. Il s’était entretenu avec l’auteur de Si c’est un homme quelques semaines avant sa disparition.
Et il parle de toute sa vie ?
Surtout de sa jeunesse. Une enfance dans une famille aisée à Turin. Il parle de son père. De sa judaïté aussi, une identité plus culturelle que religieuse. Il parle de ses souvenirs à la campagne pendant les vacances. De l’école aussi où il était, dit-il, l’éternel second ! Ils n’ont rien d’extraordinaire, contrairement à ses malheurs dans les camps, ses souvenirs. Mais Primo Levi s’en rappelle avec une certaine poésie, une certaine fantaisie aussi, avec son style. Comme lorsqu’il parle de l’écriture. Il avait beaucoup de mal à écrire parce qu’il essayait de copier les caractères d’imprimerie, comme les virgules avec le point et la petite queue.
On imagine qu’il était bon en lecture et en écriture
Oui. Mais ce qui l’a d’abord vraiment passionné, c’est la chimie ! Il est devenu docteur en chimie d’ailleurs. Il évoque aussi la montée du fascisme. Et l’encadrement des jeunes par les fascistes. On les emmenait au ski, par exemple. Je le cite : "Il y avait là un homme censé nous apprendre à skier, mais lui-même ne savait pas skier, par conséquent, je n’ai rien appris" Il nous parle des femmes aussi. Mais surtout de son extrême timidité avec elles durant sa jeunesse, une timidité maladive qui l’empêchait absolument de faire la cour aux femmes, tandis que ses copains, eux, y arrivaient très bien. Et puis, il y a la littérature évidemment. Comme dans ce passage. A la question : que lisais-tu dans ta jeunesse. Il répond Dos Passos, ou Céline… Céline !? Tu as bien dit Céline, demande Giovanni Tesio qui s’étonne un peu que Primo Levi lise un auteur ouvertement antisémite. Oui, Céline. J’aimais ce style, je le trouvais désordonné, anarchique, mais je l’ai lu. Il détaille aussi sa manière de lire en décortiquant les phrases. Je m’attache à la "texture" de la phrase, dit-il. Voilà. C’est une conversation à bâton rompus, beaucoup moins structurée, évidemment, qu’une biographie, mais il s’en dégage une espèce de naturel, ce qui fait qu’on a l’impression de discuter nous-mêmes avec Primo Levi.
Moi qui vous parle donc. C’est chez Pocket. Merci Nicolas
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Marion Calais, l'actu en région
Comme le Grand Est. 2ème région exportatrice du pays, derrière l'Ile-de France. Près de 60 milliards d'euros de marchandises vendus à l’étranger l'an dernier, avec 2 secteurs en tête souligne l'Est Républicain : celui de l'automobile, suivi de près par les produits pharmaceutiques. Avec notamment le laboratoire Merck installé à Molsheim, près de Strasbourg. Sur le podium également, les boissons, il faut dire que la région comprend aussi la Champagne. Dans tout ça évidemment, l'Allemagne demeure le premier partenaire commercial.
Une région qui rayonne aussi, grâce à une série télé, Riviera. Vous ne connaissez peut-être pas, c'est une série anglaise qui a été tournée jusqu'à il y a quelques semaines sur la Côte d'Azur. Histoire de meurtre dans une famille fortunée, diffusion Outre Manche à partir du mois de mai prochain. Après 140 jours de tournage et déjà, assure Nice Matin, des retombées immédiates : 21 millions d'euros. Il a fallu loger plus de 300 techniciens, 35 appartements ont été loués pour les équipes, sans compter les hôtels et les véhicules utilisés pour sillonner la région. Et ce n'est peut-être pas fini, parce que la bonne nouvelle c'est qu'une saison 2 est déjà évoquée.
Et on va rester du côté de Nice à présent pour la personnalité du jour
Les personnalités même ! Elles sont 18 aujourd'hui, étudiants, entrepreneurs, médecins, infirmiers. Et elles s’entraînent en ce moment même dans les montagnes des Alpes-Maritimes pour grimper, explique Aujourd'hui en France, à plus de 6.000 mètres d'altitude dans l'Himalaya. Objectif : atteindre le sommet du Stok Kangri le 14 juillet prochain. Un an jour pour jour après l'attentat sur la promenade des anglais. Au sommet, elles déposeront 86 galets recueillis sur la plage de Nice, peints en bleu, blanc, rouge, et portant chacun le nom d'une victime de l'attaque. A l'origine du projet, il y a un conducteur ambulancier qui chaque année se lance dans un défi humanitaire extrême. Il était justement dans l'Himalaya, en juillet dernier, c'est en revenant qu'il a proposé l'idée de cette expédition à l'association des victimes de l'attentat. Un projet qui a rassemblé de 15 à 59 ans, les 18 marcheurs seront répartis en 3 cordées. Avec en plus de leur équipement, 44 kilos de galets à se répartir pour atteindre le sommet, via notamment un glacier.