Chaque matin, Pierre de Vilno fait le point sur les dernières innovations automobiles.
Dossier spécial : le crédit auto, ça marche
Ça marche tellement que c'est l'un des moteurs du crédit en France. D'après un article de nos confrères de Challenges de la semaine dernière, le financement de voitures neuves par le crédit auto à grimpé de 26 % en un an au mois de janvier.
Sur l'année 2015, si l'on prend l'ensemble du crédit auto, il a grimpé de 6,3 %.
Ça s'explique comment ?
Tout cela est lié à la reprise du marché automobile. En 2015, 1,9 million de voitures neuves ont été immatriculées en France.
La raison principale, c'est le financement, appuyé par la pub. Aujourd'hui, les Français craque pour une voiture à moins de 300 € par mois là où nos grands-parents allaient commander leur DS au salon de l'auto et payaient au comptant pour ensuite garder leur voiture pendant des années. Le phénomène aujourd'hui c'est plutôt : j'achète une voiture en location avec option d'achat mais je ne la lève jamais car elle est beaucoup trop élevée. Résultat, on change de voiture presque comme de chemise.
En tout cas, on la renouvelle tous les trois ans comme on renouvelle sa garde-robe. On n'achète plus, on loue avec des mensualités et la plupart du temps un forfait service ce qui fait qu'on ne s'occupe plus de la voiture.
Ce que ne savent pas en revanche les automobilistes, la plupart du temps, c'est qu'à la fois les constructeurs et les banques y trouvent bien évidemment eux aussi leur compte. Si le petit bonhomme vert de Cételem vous fait bien rire et vous fait rêver car vous pouvez avoir de l'argent disponible, ne vous leurrez pas : s'il est vert c'est aussi parce que Cételem c'est une filiale de la BNP.
Alors si la LOA a grimpé de 54 % en un an et qu'elle représente 327 millions d'euros, c'est bien évidemment que chacun, y compris les banquiers, y trouvent leur compte.
Alors qu'aux États-Unis on s’inquiète?
On s'inquiète parce que le foisonnement qu'il y a en ce moment également là-bas sur le crédit auto est un peu du déjà vu pour eux. Après tout la crise des Subprimes ne remonte qu'à 2008.
Aujourd'hui aux États-Unis, 85 % des achats automobiles sont financés par le crédit auto ce qui représente concrètement 1.070 milliards de dollars.
C'est officiellement l'agence de notation Fitch qui a tiré la sonnette d'alarme. Évidemment, elle se penche de plus près vers les retards de paiement qui représentent à ce jour 20 % ce qui fait quand même 220 milliards de dollars.
Sur ces 20 %, 5 sont vraiment problématiques et pourraient bientôt monter à 10 %.
Mais là encore, comme tout est lié, les autorités Américaines s'inquiètent. On sort tout juste d'une crise terrible dans le secteur auto américain. Ce n'est pas le moment, en supprimant les crédits, d'y replonger.