Chaque matin, Sébastien Krebs fait le point sur les dernières innovations automobiles.
Il y a deux mois tout juste éclatait le scandale Volkswagen, scandales des moteurs truqués, avec ce logiciel qui permettait de fausser les contrôles anti pollutions.
Deux mois après quelles sont les conséquences pour Volkswagen et pour les autres constructeurs ?
Pour Volkswagen, les conséquences sont d’abord financières avec un impact très concret.
La semaine dernière, le groupe allemand a dû annoncer qu’il doit réduire ses investissements, un milliard d’euros de moins que l’année dernière, c’est presque 10% de moins pour financer les nouveaux projets. La construction d’un nouveau centre de design par exemple est reportée. Repoussée également, la sortie d’un véhicule électrique, la Phaeton. En ce moment toutes les dépenses du groupe sont passées au crible et le nouveau patron a prévenu que tout ce qui n’est pas nécessaire sera annulé.
C’est déjà un vrai revers pour le groupe, qui avait doublé ses investissements depuis 2008 et qui était parvenu à se hisser au 1er rang mondial, devant Toyota.
Aujourd’hui le groupe est officiellement en perte notamment parce qu’il a dû mettre de l’argent de coté, près de sept milliards d’euros provisionnés pour couvrir les premiers coûts de la crise et ce sera loin de suffire.
Va-t-il falloir réparer les 11 millions de véhicules truqués ?
Effectivement, 11 millions de voitures vont être rappelées dans les concessions à partir du mois de janvier. Ça va s’étaler sur toute l’année. Si votre véhicule est concerné, vous êtes invité à prendre contact avec votre concessionnaire.
Ce rappel, il va coûter des milliards d’euros sans compter les pénalités. Aux États-Unis par exemple, la pression est maximale et une amende de 18 milliards de dollars est envisageable.
A cela, il faudra rajouter les coûts des potentiels procès intentés par les clients, par les actionnaires même.
Des compensations ont déjà été annoncées aux États-Unis, pour limiter le nombre de plaintes. 1000 dollars seront proposés à chaque propriétaire d’une voiture concernée ainsi que l’assistance gratuite pendant trois ans. Mais en Europe rien d’annoncé, il faut dire que ça concerne beaucoup plus de monde ici.
La facture totale pourrait atteindre jusqu’à 70 milliards de dollars selon certaines estimations et les observateurs commencent à s’inquiéter pour la santé du groupe qui pourrait devoir se séparer de certaines de ses 12 marques. En bourse, l’action Volkswagen a perdu 40% de sa valeur.
Ce scandale s’étend et pourrait mouiller d’autres constructeurs.
On sent bien en ce moment que tous les modèles, toutes les marquesn sont testées les unes après les autres par des ONG, des associations de défense de l’environnement.
L’une d’elles a épinglé le Renault Espace , qui émettrait 25 fois le niveau autorisé de dioxyde d’azote, Renault a démenti.
Avant, c’est l’Opel Zafira qui a été pointée du doigt pour les mêmes raisons.
En fait dès qu’on mesure en conditions réelles, on trouve des chiffres bien supérieurs aux normes.
Certains prennent les devants comme PSA qui a lancé une grande opération transparence. Un énorme enjeu pour le groupe français qui est le plus diésélisé du parc français et qui a décidé de confier ses tests à une association, une ONG européenne, qui se chargera de mener de façon indépendante, les mesures de consommation et d’émissions polluantes en conditions réelles.