Chaque matin, Roland Pérez évoque une question de droit en rapport avec l'actualité dans Europe 1 Bonjour.
On commence par le droit et cette manifestation samedi dernier dans les rues de Paris pour réclamer l’abrogation de la loi votée en 2016 et visant à condamner les clients de prostituées à une amende de 1.500€ et 3.750€ en cas de récidive.
Les prostituées et des associations d’aide et de protection, demandent à ce que le droit commun soit appliqué au plus vieux métier du monde, estimant que le travail du sexe est légal, donnant lieu d’ailleurs au paiement des impôts et donc selon elles, elles auraient droit de proposer leurs services et des clients auraient droit de les acheter.
On sait Roland qui défilait aux cotés des prostituées?
Aux cotés des travailleurs du sexe, il y avait des sympathisants, peut être même des clients, c’est le Strass (syndicat du travail sexuel qui était à l’origine de cette mobilisation, bon ils n'étaient pas très nombreux entre 150 et 200 selon les chiffres annoncés, et sur les banderoles on pouvait y lire notamment: arrêtez nos agresseurs pas nos clients ou encore on veut des clients, devenez délinquants!
Mais cette loi au départ a été votée pour tenter d’éradiquer la prostitution et avec elle les conséquences préjudiciables sur la santé ou la vulnérabilité des personnes qui s’adonnent très souvent malgré elles, à la prostitution?
Oui mais le résultat semble être encore plus préjudiciable selon une enquête publiée il y’a juste 8 jours et coordonnée par médecins du monde, qui révèle que cette loi serait préjudiciable aux prostituées entraînant une baisse drastique de leurs revenus et une hausse des violences dont elles sont victimes, violence en hausse depuis cette loi selon 600 prostituées interrogées lors de l’enquête.
Et donc la modification de cette loi de pénalisation de 2016 a-t-elle des chances d’aboutir?
Face aux violences verbales et physiques en recrudescence semble-t-il depuis cette loi, s’y ajoutant l’exigence par les clients de rapports sans protection et un marchandage des prix, Marlène Schiappa, secrétaire chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, devrait se saisir probablement de ces préoccupations et peut être proposer une modification de la loi ou pas.
Oui car en fait la loi du 13 avril 2016 prévoyait justement ce qu’on appelle le parcours de sortie de la prostitution?
Exact, si ce n’est que les moyens mis en œuvre pour cette sortie sont encore très insuffisants, il faut se faire aider par une association agrée qui doit soumettre le dossier à une commission qui ne va statuer que plusieurs mois après l’arrêt de l’activité, si bien que la précarité dans laquelle est laissée la prostituée est très préjudiciable pour ne pas y retourner. Donc il y’a urgence de revenir peut être sur les modalités de la loi de 2016.