Les Etats-Unis pourraient revenir sur le principe qui garantit un accès égal à tous les services sur le web.
Le sujet peut sembler un peu barbare et très obscur, mais la neutralité du net est l’un des fondement d’Internet. De l’Internet que l’on connait aujourd’hui du moins, car la situation pourrait changer dans les semaines à venir.
Une résolution attendue le 14 décembre
Dans les faits, la neutralité du net est le nom du principe qui garantit que tous les utilisateurs d’Internet ont accès au même service. Qu'un utilisateur paye son forfait 4G à 19 euros ou à 59 euros, l’opérateur doit lui fournir le même service. Il doit avoir le même débit, la même vitesse d’utilisation et un accès à tous les services. La règle est la même pour l’Internet à la maison. Que l’utilisateur paye sa box 10 euros ou 30 euros, il doit pouvoir accéder à Netflix, YouTube ou à ses mails, sans aucune différence. La seule différence tolérée est celle de la géographique. Le réseau peut en effet être moins bon dans certains endroits.
Problème, les États-Unis veulent remettre en cause la neutralité du net. Une directive qui sera mise au vote le 14 décembre prochain doit permettre aux opérateurs de revenir sur ce principe. Conséquence, des forfaits peu chers où Netflix et YouTube ne seraient par exemple pas inclus, parce qu’ils consomment beaucoup de données et coûtent donc cher à l’opérateur, pourraient apparaître. A terme, le risque serait de créer un Internet à deux vitesses qui ne fonctionnera pas de la même manière selon le prix que paye l'utilisateur.
Risque limité en France
D'autant que la directive américaine a de fortes chances d'être adoptée. Elle a en effet été proposée directement par le patron de la commission fédérale des communications, un proche du président américain Donald Trump, qui s’est toujours dit défavorable à la neutralité du net. L’idée est donc de supprimer la mesure qui avait été votée par l’administration Obama il y a quelques années et qui avait inscrit la neutralité du net dans la loi.
En France, la situation est différente et le risque de voir la neutralité du net remise en cause est limité. Elle est en effet inscrite dans la loi française. Les associations, elles, vont cependant rester vigilantes et notamment veiller à ce que certains opérateurs qui proposent eux aussi des contenus - de la vidéo à la demande par exemple - ne proposent pas un meilleur débit pour accéder à leur service qu’à ceux des concurrents.