Chaque matin, Grégoire Martinez nous dévoile les dernières nouveautés technologiques.
Quelques jours à peine après Facebook, c'est l'application de rencontres gay Grindr qui se retrouve dans la tourmente. L'application utilisée chaque jour par plus de 3,5 millions de personnes dans le monde est accusée d'avoir partagé les données personnelles de ses utilisateurs avec deux entreprises chargées de faire des analyses de données pour Grindr afin d'améliorer l'application.
L'information, révélée par une enquête du site américain BuzzFeed, a créé un tollé. Et pour cause, les données que détient Grindr sont particulièrement sensibles. Outre le pseudonyme des utilisateurs et leur adresse email, l'application dispose également de leurs coordonnées GPS, c'est à dire leur emplacement, et leur statut HIV. L'application a par ailleurs effectué ce partage sans en informer ses utilisateurs. Ce partage pose par ailleurs d'autres question. En effet, plus le nombre de personnes ou de sociétés qui ont accès aux données est important, plus il y a de chances que des pirates puissent les récupérer. Or dans le cas de Grindr, si certains pays avaient accès aux données, ils pourraient s'en servir pour traquer les homosexuels.
Une barrière sur la protection des données
Cette nouvelle affaire dessine une future barrière entre, d'un côté les entreprises auxquelles les utilisateurs peuvent faire confiance parce qu'elles protègent bien les données, et de l'autre celles qui sont un peu légères et pas très regardantes sur ce que deviennent les données personnelles. C'est d'ailleurs déjà presque un combat.
Tim Cook le patron d'Apple a très ouvertement attaqué Facebook pour sa gestion des données personnelles en expliquant qu'Apple pourrait gagner beaucoup d'argent en monétisant les données de ses clients, s'ils étaient le produit, mais qu'ils avaient choisi une autre voie. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, n'a pas tardé à réagir : "nous voulons construire un service qui n'est pas seulement utilisé par les riches" et juge "cette critique sur le fait qu'on se soucierait moins de nos utilisateurs parce qu'ils ne paient pas notre service, très désinvolte et fausse". La guerre est déjà lancée ! Et Grindr a d'ailleurs annoncé qu'il allait stopper de partager les données de ses utilisateurs.