Le limogeage du patron du FBI : un scénario digne d'une série américaine

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Cette semaine aux Etats-Unis a été marquée par le limogeage du patron du FBI. Un scénario digne des plus grandes séries américaines.

Quel est le programme ce matin, Xavier ?

On va voir comment l’Amérique parle du nouveau président français, mais on vous épargnera les petits problèmes de prononciation. Et puis je vous raconterai le débarquement du directeur du FBI, dernier épisode de "Trump à la Maison-Blanche", vous verrez les scénaristes se sont surpassés…

On commence, donc, avec l’élection d’Emmanuel Macron. Comment les Américains en ont-ils parlé ?

Commençons par faire comme le président américain, mettons nous devant Fox News. Lundi matin, la chaîne conservatrice donnait la parole à une éditorialiste britannique au point de vue radical, écoutez, ça décoiffe.

Entendu sur europe1 :
-Que ce type ait gagné, ça me fait peur. C’est un banquier, il est marié à une femme qui pourrait être sa mamie, il n’a jamais eu de vrai boulot, il n’a pas de famille à lui donc il n'est pas connecté avec les gens.
" -Et en plus il était socialiste non ? "
" -Mais oui ! en fait c’est juste Hollande en plus neuf, en plus jeune et en plus beau. "

Bon, évidemment c’est très caricatural et il n’y a que sur Fox News qu’on a entendu ce genre de propos, mais n’oubliez pas que c’est la chaîne d’info la plus regardée, notamment donc, par l’homme le plus puissant de la planète.

Ce qui intrigue les médias américains, c’est vrai, c’est l’âge de la nouvelle "First Lady". Le New York Times a consacré vendredi un grand portrait à Brigitte Macron. Toujours avide d’éduquer ses lecteurs, le journal explique le terme "cagole", l’un des qualificatifs utilisés parait-il pour Brigitte Macron, traduit par "bimbo". Brigitte Macron, qui a reçu un soutien inattendu : celui de Madonna. La star a écrit sur internet : "La nouvelle première dame a 24 ans de plus que son mari. Vive la France !" 

En parlant d’âge, la jeunesse du nouveau président français inspire aussi les humoristes américains, comme Seth Meyers sur NBC.

Entendu sur europe1 :
Ah oui, Emmanuel Macron sera le plus jeune président français. Et alors ? Rappelez-nous quand votre président sera un gamin !

Référence évidemment au capricieux Donald Trump. Conclusion d’un chroniqueur du New Yorker : "C'est agaçant, mais la France garde le droit de clamer sa supériorité intellectuelle sur les Américains".

Et à propos de Donald Trump, la semaine aux Etats-Unis a été marquée par le limogeage du directeur du FBI, qui a provoqué une onde de choc.

Ah oui, on a vécu 24h assez peu folles ici. C’est comme si les scénaristes d’une série américaine avaient mis toutes leurs idées les plus farfelues dans le même épisode. Je vais essayer de vous résumer comme si c’était un script. Tout est basé sur des faits réels. Scène d’ouverture de l’épisode : le directeur du FBI, James Comey, un type très grand, parle devant des agents réunis dans une salle à Los Angeles. Derrière lui, une télé allumée commence à clignoter.

Breaking news sur toutes les chaines : Donald Trump vire le directeur du FBI… Le directeur en question se retourne, rigole, croit à une farce de ses collègues. Mais non, c’est bien vrai… Personne ne l’avait prévenu. D’ailleurs personne n’avait vraiment été prévenu.

Au même moment à l’autre bout du pays, dans la Maison-Blanche c’est la panique. Les communicants n’ont pas eu le temps de se préparer. Et en premier lieu, l’un des meilleurs personnages de la série : le porte-parole Sean Spicer. Le problème pour lui c’est qu’à cette heure-là il y a encore des tas de journalistes dans les jardins de la Maison-Blanche, où ils ont leur point de direct télé. Alors pour les éviter, le porte-parole se cache derrière des buissons, dans la pénombre.

C’est ce qui s’est vraiment passé, on est bien d’accord ?

Oui, oui, tout ça est vrai. Pendant ce temps, scène intérieure. Devant l’énorme téléviseur qu’il a fait installer dans ses appartements privés, le président, lui est furax. Il pensait que tout le monde applaudirait sa décision à Washington, puisque les Démocrates comme les Républicains n’aimaient pas James Comey. Oui mais voilà, si vous avez suivi les épisodes précédents, vous savez que le FBI enquête en ce moment sur les liens possibles entre l’équipe de campagne de Trump et la Russie pendant l’élection. Donc virer celui qui dirige cette enquête, évidemment, ça fait louche…

D’autant que le lendemain, Donald Trump a un seul rendez-vous à son agenda : devinez qui ? Le ministre russe des affaires étrangères. Et là encore, scène d’anthologie dans le Bureau ovale : sur les photos de la rencontre on voit le président serrer la main d’un des personnages qui est au cœur de l’enquête sur l’interférence de Moscou dans la campagne : Sergey Kislyak, le sulfureux ambassadeur russe à Washington, que certains soupçonnent d’être un maître-espion.

Pire, qui fait ces photos ? Pas les médias américains privés d’accès, mais le photographe de l’ambassade russe qui, lui, a pu rentrer avec son matériel dans le Bureau ovale. Imprudence ? A-t-il pu cacher un micro dans le saint des saints de la présidence américaine ? Oui, estime un ancien patron de la CIA. Nouvelle polémique et peut-être un élément pour un prochain épisode.

Enfin, scène finale : on est à Sotchi, en Russie, dans le couloir d’un stade de hockey sur glace. La correspondante de la chaîne américaine CBS s’est postée là, et apparaît Vladimir Poutine, en maillot de hockey, épaulette, patins à glace et crosse à la main. La journaliste veut la réaction du président russe sur le limogeage du patron du FBI.

"Votre question est drôle, on a rien à voir avec ça", répond le président russe, tout sourire. "Le président Trump agit selon ses compétences et ses lois, continue le maître du Kremlin. Vous voyez, je vais jouer au hockey, vous devriez essayer." Fin, Générique, la suite au prochain épisode…