Donald Trump et Hilary Clinton se sont prêtés à la tradition de l'échange de blagues du dîner de charité de la fondation Alfred E. Smith.
Notre rendez-vous tous les dimanches matin "American Breakfast", le journal de la semaine en Amérique. On part prendre notre petit déjeuner à New York avec notre correspondant aux Etats-Unis, Xavier Yvon. De quoi allez-vous nous parler ce dimanche ?
Au programme : un combat de blagues entre candidats, la guerre du sucre et la bataille des tables à langer.
On commence avec la course à la Maison Blanche. Le troisième et dernier débat entre Trump et Clinton a eu lieu mercredi. Rarement une campagne aura été aussi moche et tendue. Mais cette semaine, les candidats ont été invités à un moment de détente.
Au traditionnel dîner de charité pour les œuvres catholiques, avec toute la bonne société new-yorkaise. A chaque élection les candidats sont invités à y faire un discours où ils doivent manier l’autodérision. Pas facile cette année. Donald Trump en a surtout fait aux dépens de sa femme Melania. Elle avait été critiquée cet été parce que son discours à la convention républicaine était un copié-collé d’un texte de Michelle Obama. Donald Trump en a tiré matière à plaisanterie.
"Les médias sont orientés encore plus cette année qu’avant. Vous voulez une preuve ? Michelle Obama fait un discours, et tout le monde l’adore, c’est fantastique, ils pensent qu’elle est super. Ma femme Melania fait exactement le même discours. Tout le monde lui tombe dessus, je ne sais pas pourquoi !"
Après il a surtout fait des blagues sur Hillary Clinton : il lui a demandé si elle avait reçu l’invitation au dîner par e-mail, ou bien si elle l’avait lue sur Wikileaks. Une allusion aux messages piratés de son équipe de campagne, qui fuitent sur Internet. La salle a ri mais quand il a insinué qu’elle détestait les catholiques, il a réussi à se faire huer par les invités en costume et nœud papillon blancs. Hillary Clintone, elle, a un peu respecté la consigne d’autodérision en évoquant sa santé soi-disant défaillante.
"C’est un rendez-vous tellement important que j’ai fait une exception dans mon planning de siestes pour être ici. Et en parlant de santé, Donald a été très préoccupé par la mienne. Très préoccupé, il m’a même envoyé une voiture pour m’amener ici ce soir. Bon, c’était un corbillard" Elle a surtout envoyé des piques à Donald Trump qui voit, selon elle, dans la statue de la liberté non pas un symbole, mais une femme plutôt moche. Sous couvert de blagues, on a donc senti encore beaucoup d’animosité. Ils se sont quand même serré la main, ce qu’il n’avaient pas fait au débat la veille. C’était assez étrange de les voir assis à la même table, seulement séparés par le cardinal de New York en soutane noir. D’après ses confessions, ils ont réussi à se montrer plutôt agréables en privé : Donald Trump a dit à Hillary Clinton qu’elle était une femme "solide et talentueuse" et elle lui a répondu : "quoi qu’il arrive, nous aurons besoin de travailler ensemble après". Soit la version 2016 de "paix sur la terre aux hommes et aux femmes de bonne volonté" !
Voilà pour la campagne électorale. On poursuit notre petit déjeuner américain, sans sucre, avec l’annonce de Pepsi cette semaine !
Au pays du soda, le géant de la boisson à bulles promet de nous faire manger moins gras et moins sucré. La multinationale s’est engagée cette semaine à réduire dans les 10 ans le sel et le sucre dans ses boissons (Pepsi, 7up, Tropicana) et aussi dans ses chips. Les canettes Pepsi au régime minceur alors que tiens, justement, l’Organisation Mondiale de la Santé vient de préconiser la taxation des boissons sucrées pour lutter contre l’obésité. Ça existe depuis 4 ans en France, aux Etats-Unis la ville de Philadelphie en a instauré une cette année et ce n’est que le début : le 8 novembre prochain les Américains vont choisir un nouveau président, mais ils vont aussi voter pour des tas d’autres questions locales. Instaurer une taxe soda, par exemple… Il y a des référendum dans certaines villes, notamment San Francisco en Californie où le lobby des boissons sucrées dépense des millions de dollars en pubs pour faire échouer ces initiatives. Un lobby bien sur financé en partie par Pepsi qui joue donc double jeu. Tout comme Coca Cola d’ailleurs. D’un côté ces marques tentent de freiner le déclin du soda, et de l’autre elles préparent un avenir où la santé publique l’emportera sur leurs intérêts économiques : aux Etats-Unis, 1 adulte sur 3 est obèse, et 2 sur 3 sont en surpoids.
On termine en allant changer les couches !
Vous êtes un parent, vous êtes dans un espace public, comme restaurant, et vous voulez changer votre bébé. La plupart du temps c’est sur un banc ou par terre et si par chance il y a une table à langer, il faut aller… dans les toilettes des femmes. Et bien une loi adoptée quasiment à l’unanimité au Congrès et signée par Barack Obama va changer ça, au moins pour les bâtiments publics fédéraux, comme les bibliothèques ou les caisses de Sécu. D’ici un an les tables à langer y seront obligatoires, et ce, aussi bien dans les toilettes des femmes que des hommes. C’était notamment l’objet d’une pétition de l’acteur Ashton Kutcher pour que les papas puissent, je cite, "s’occuper des enfants de manière égale".
Imaginez donc les USA en 2017 : peut-être une femme présidente et des tables à langer dans les toilettes des hommes.