Dire "Merry Christmas" plutôt que "Happy Holidays" est devenu une revendication politique aux Etats-Unis.
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C'est comme ça qu’on dit "Joyeux Noël", mais tout le monde n’utilise pas "Merry Christmas". Barack Obama par exemple, sur ses cartes de vœux souhaite des "Happy Holidays" de "Joyeuses Fêtes" mais il ne mentionne pas "Christmas" par respect pour tous ceux qui ne fêtent pas Noël. Il y a les athées, et aussi beaucoup d’autres religions aux Etats-Unis, et ça fait partie du vivre ensemble américain. Dans l’Etat de New York par exemple, il y a des jours fériés dans le calendrier scolaire pour les fêtes chrétiennes, bien sur, mais aussi juives et musulmanes.
Mais les conservateurs ont lancé il y a quelques années ce que les médias appellent la "Guerre de Noël". Souhaiter "Joyeux Noël" est devenu une revendication politique. Le pays est chrétien. Jusqu'alors c’était essentiellement un sujet sur les radios et les médias conservateurs mais cette année, devinez qui s’est emparé du sujet : Donald Trump, bien sur. Il en a même fait une promesse de campagne. Et il a tenu parole, ce mois-ci lors d’un de ses "meetings de victoire", dans le Wisconsin.
"Quand j’ai commencé il y a 18 mois, j’ai dit à ma 1e foule dans le Wisconsin que nous reviendrions ici et que nous dirions à nouveau ‘Joyeux Noël’… alors ‘Joyeux Noël’ !", a-t-il déclaré.
Cela peut paraître anecdotique, mais ça aussi ça a fait le succès de Donald Trump. Voilà ce que disait l’un de ses électeurs de Staten Island, à New York quelques jours après sa victoire : "Le vrai truc avec Donald Trump pour moi et pour beaucoup de gens c’était tout ce politiquement correct qui devenait hors de contrôle. Je dis ça avec un peu d’ironie, mais ça fait du bien de se réveiller dans un pays libre où le président n’a pas peur de dire ‘Joyeux Noël’. " On attend donc de voir ce qu’il y aura écrit sur les premières cartes de vœux de Donald Trump président l’année prochaine.
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Elle est terrible et belle à la fois. Eric Schmitt-Matzen est un parfait faux-Père Noël. Il a la carrure, la bedaine, les yeux rieurs, et une magnifique barbe blanche, une vraie. A la période de Noël, il délaisse son travail d’ingénieur mécanique pour aller faire rêver les petits enfants du Tennessee, où il habite. Il y a quelques semaines, Eric Schmitt-Matzen reçoit un appel d’une infirmière qu’il connait. Il y a dans son hôpital, un petit garçon de 5 ans très malade qui veut voir le Père Noël. Il est en phase terminale, il n’en a plus pour très longtemps. Quinze minutes plus tard, Eric Schmitt-Matzen est à l'hôpital.
Il y retrouve la mère et les proches de l’enfant. "Si vous pensez que vous n’arriverez pas à vous contenir, sortez de la chambre s'il vous plait, dit le faux-Père Noël, sinon je n’y arriverai pas." La mère lui donne un jouet pour son fils, et Eric Schmitt Matzen se retrouve, seul, avec le petit garçon tellement faible qu’il ne peut pas s’asseoir dans son lit. Ils dialoguent.
"- Qu’est-ce qu’on me dit ? tu vas rater Noël cette année ?
- Oui, je vais mourir."
Le petit garçon a une question : comment savoir qu’il est arrivé là où il doit aller après sa mort.
"- Peux-tu faire quelque chose pour moi ?, lui demande alors le Père Noel.
- Oui, quoi ?, répond le petit garçon
- Quand tu arriveras la-bas, dis-leur que tu es l’elfe numéro 1 du Père Noel, il te laisseront entrer
- C’est vrai ?", répond l’enfant en souriant.
L’homme à la barbe blanche le serre alors contre lui. Le petit garçon s’éteint à ce moment précis, dans les bras du père Noël. "Je l’ai gardé contre moi", raconte-t-il. La famille, derrière la vitre de la chambre comprend ce qu’il vient de se passer. La mère se précipite en hurlant. Le faux Père Noël quitte lhôpital le plus vite possible, il pleure tout le long du trajet jusque chez lui et s’enferme pendant trois jours. Et puis Eric Schmitt-Matzen trouve le courage de refaire son numéro encore une fois. "En entendant le rire de tous ces enfants, conclut-il, j’ai compris le rôle que j’avais à jouer, pour eux et pour moi."