En se basant sur le livre "1, 2, 3 je me mets à l'éducation positive", Anne Cazaubon nous dévoile quelques étapes pour éduquer son enfant "pas à pas".
Anne Cazaubon, le mercredi, c’est les petits. Les petits qui sont parfois démunis !
Démunis devant ce qu’on leur dit. Parce que tout bonnement, parfois, ces petites personnes et nous, on ne se comprend pas ! Oui, parfois, vous poussez la porte de la chambre de Nathan, quatre ans et vous avez l’impression d’avoir multiplié votre compte de Air Miles par deux. Plus besoin d’aller à l’autre bout du monde pour ne pas se comprendre. Parfois, l’inconnu est au bout du couloir, derrière la porte juste en face de la salle de bain. Oui, ça fait des heures que vous hurlez à votre fils de ranger sa chambre et rien ne se passe. Rien ne bouge. Sauf que si la chair de votre chair ne comprend pas qu’il faut remettre toute la famille Playmobil, mais aussi la belle-famille, les pièces rapportées, les valeurs ajoutées dans le coffre à jouet, ça n’est pas pour vous faire suer. Non, il n’a pas cette case-là, votre enfant ne se fiche pas de vous. C’est tout simplement, qu’il ne sait pas comment faire. Ça marche pour Nathan, quatre ans, perdu devant son bateau pirate, mais aussi pour Théo, 14 ans, hagard, devant le bac à linge sale et la machine à laver à se faire hurler dessus pour qu’il gère enfin son linge tout seul. J’aime bien la phrase de Benjamin Franklin. Vous savez, c’est cet homme politique américain, éditeur, écrivain, inventeur, bref, multiple, et qui a beaucoup œuvré pour la communauté. Et qui a dit ce que l’on devrait imprimer en quatre par trois sur les autoroutes du monde entier : "Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends."
Alors, comment est-ce qu’on fait pour "impliquer" son enfant dans une tâche quotidienne ?
J’aime bien le livre 1, 2, 3 je me mets à l’éducation positive de Véronique Maciejack aux éditions Eyrolles, qui nous rappelle quelques étapes pour un "apprentissage pas à pas". Et parce qu’il est question d’éducation positive, il se pourrait bien que l’on évite de perdre quelques cordes vocales au passage ou quelques caissons d’énergie. L’apprentissage se fait en cinq étapes. La première étape, c’est celle où il va falloir mouiller la chemise. Oui, il va falloir retrousser les manches, puisque l’étape 1, c’est celle où "je montre à mon enfant". Éventuellement, il va falloir se pencher, se mettre à quatre pattes, montrer, répéter, et recommencer. La deuxième étape, c’est celle où "je fais, certes, mais avec l’aide de mon enfant". Il porte le seau de Lego, et je ramasse un petit peu. Bref, il fait sa part de colibri. Troisième étape, c’est l’enfant qui fait avec mon aide, ce qui n’est pas la même chose. En gros, c’est vous qui tenez le seau de Lego et votre enfant qui ramasse aux quatre coins de la pièce ! Etape numéro 4, je regarde mon enfant faire. Je me tiens à disposition s’il a besoin d’un coup de main. Ça marche aussi pour notre ado un peu perdu devant le programme de la machine à laver à sélectionner. Enfin, l’étape 5 (également appelée "l’étape des doigts de pied en éventail" ou l’étape du "repos du guerrier"), c’est l’étape du "je laisse faire mon enfant". L'étape de l’autonomie. C’est le moment du film où les équipes de la NASA se congratulent, se sautent dans les bras parce que la mission a réussi !
Bien évidemment, tout ceci n’est pas à plaquer bêtement sur vos enfants. Chaque enfant est unique, ce sont plutôt quelques outils à dégainer si besoin. L’idée est de se mettre à hauteur d’enfant toujours, parce que si certaines choses nous semblent absolument naturelles, et très faciles à faire, parfois, elles le sont moins pour les plus jeunes.