À la fin de notre vie, les regrets peuvent être nombreux. Anne Cazaubon nous explique donc comment vivre en pleine conscience pour avoir le moins de regrets possible avant de mourir.
Aujourd'hui, je vais vous aider à vivre une vie avec le moins de regrets possible. Bah oui, sinon à quoi bon ! Sauf qu’une fois qu’on a dit ça, bah on a dit ça justement. Oui facile à dire, dans le tourbillon, que dis-je, la bourrasque de la vie qui nous happe vers les devoirs du petit dernier, la salle de bain qu’il faudrait faire refaire, le prêt sur 25 ans qu’on n'a toujours pas fini de rembourser, cette hypertension qui commence sérieusement à nous inquiéter… Bref, difficile de tendre une oreille à ce que notre âme tente de nous murmurer tout bas.
L’idée, c’est d’ouvrir sa conscience bien avant sa mort, pour faire l’expérience de vivre en conscience, de faire des choix en conscience, d’aimer en conscience et de ne pas laisser notre peur ou notre inconscient guider tous nos choix ou nos "non-choix" et nous faire répéter ainsi malgré nous les mêmes erreurs ! Avec le temps, rien de plus rageant que de constater que l’on n’a pas pris de décision et comme dirait l’un de mes amis : "Il n'y a qu’à la fin qu’on saura." Alors allons voir, justement, ce que nous dit notre âme, à l’autre bout de la vie, à l’approche d’un autre passage que celui de la naissance : celui de la mort.
Que regrette-t-on à la fin de sa vie ?
Et dans ces dernières semaines, dans ces derniers kilomètres à ajouter au compteur de chacun, les écrits de Bronnie Ware pourraient bien nous aider. Cette infirmière australienne s’est occupée de personnes en fin de vie pendant plusieurs années et a recueilli les regrets qu’ils exprimaient, leurs souhaits non réalisés. Elle a compilé tout cela dans un livre qu’elle a intitulé Les cinq plus grands regrets des mourants, qui est devenu un best-seller.
Comme quoi, on n'est pas obligé de mettre le mot "bonheur" dans le titre d’un livre de développement personnel pour que ça marche. On peut tout simplement choisir de dire les choses telles qu’elles sont, et regarder la vie en face pour avancer.
Le premier de ces regrets exprimés est : "J'aurais aimé m'autoriser à être plus heureux." Oui, malheureusement, la plupart des gens ne réalisent qu’à la fin de leur vie que le bonheur est un choix et non un but. Ensuite : "Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis." Bronnie Ware raconte que ses patients ne se sont rendu compte qu’à la fin de leur vie de l’avantage d’avoir des amis de longue date. Et qu’à ce moment-là, il n’était pas toujours possible de les retrouver. Numéro 3 : "J'aurais voulu avoir le courage d'exprimer mes sentiments." Que ce soit auprès de mes proches, dire à mes enfants que je les aime, que je serai toujours là pour eux, à mon conjoint que je l’aime, qu’il ou elle est mon partenaire de vie, que c’est avec lui ou elle que j’ai choisi de faire "alliance", ou à cette fille, là, qu’elle me provoque des papillons dans le ventre.
Mettre son ADN dans tout ce que l'on fait
Et à ce sujet, je me souviendrai toute ma vie du témoignage de ce septuagénaire sur la libre-antenne d’Europe 1, qui n’avait jamais osé déclarer sa flamme à cette fille qu’il avait rencontrée dans ses jeunes années, qu’il trouvait fabuleuse. C’était un véritable crève-cœur de l’entendre raconter qu’il l’avait regardée construire sa vie, à distance, se marier, avoir des enfants, incapable de lui avouer son amour.
Numéro 4 : "Je regrette d'avoir travaillé si dur." Et je crois, que là-dessus, on est unanime ! Enfin, le regret partagé par le plus grand nombre, celui qui revient le plus dans ces témoignages : "J'aurais aimé avoir le courage de vivre comme je voulais, et pas de vivre la vie qu'on attendait de moi." Ne pas avoir vécu en accord avec qui je suis réellement, et m’être trop conformé aux attentes des autres.
Et vous, quand est-ce que vous commencez à mettre votre ADN dans absolument tout ce que vous faites ?