Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Bonjour Axel, ce matin vous nous dites que c'est une année record pour la création d'entreprise en France.
Bonjour Matthieu, oui, c'est un chiffre publié par l'Insee hier qui le révèle. On a créé l'an dernier 691.000 entreprises en France. Un chiffre en hausse de 17 %. C'est 100.000 de plus qu'en 2017. En cause, le dynamisme des auto-entrepreneurs avec +28 % des créations. Ils représentent désormais près de la moitié des créations.
Alors, il y a deux façons de voir les choses : se féliciter de voir que plutôt que se morfondre dans le chômage, les gens se lancent dans l'aventure entrepreneuriale. C'est la magie de ce statut d'auto-entrepreneur. Ce qui fait que l'an dernier plus de 300.000 Français - quasiment 1.000 par jour - ont lancé leur entreprise. Ce peut-être des salariés, des retraités qui cherchent un complément de revenu, ou des chômeurs qui créent leur emploi. Ce statut d'indépendant a l'avantage de la souplesse : on travaille quand on veut, et avec qui on veut. Sans oublier que l'on n'a pas de chef direct.
Oui, mais c'est un signe de précarité. C'est difficile de se projeter, dans ces conditions.
C'est effectivement l'autre façon de voir les choses. Autrefois, ces auto-entrepreneurs auraient été salariés, avec tous les avantages, en termes de stabilité, d'avantages sociaux (assurance maladie, vacances, congés, chômage). Hervé Novelli, l'inventeur du statut en 200, sous Nicolas Sarkozy, le reconnait bien volontiers dans une interview au Parisien, lundi : le vrai sujet, c'est la faiblesse des protections sociales. Et il cite en exemple, le Canada, où les auto-entrepreneurs bénéficient d'un couverture arrêt maladie et congé maternité qui pourraient être payés, dit-il par l'entreprise qui emploie.
Le statut est donc très bien pour se lancer mais il faut savoir en sortir. Le Parisien cite en exemple un salarié qui avait monté sa petite affaire de réalité virtuelle sous-marine presque pour s'amuser qui est devenue une vraie entreprise avec six salariés. Sans ce statut d'auto-entrepreneur, il ne se serait jamais lancé.