Durcissement de la prime à la casse : "Les montants sont rabotés, les primes recentrées sur l'achat des véhicules les plus propres"

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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Etienne Lefebvre décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Le gouvernement a publié hier un décret qui durcit les critères de la prime à la casse dès le 1er août.

Oui et pour la petite histoire, ce sera le dernier décret signé par un certain… François De Rugy. Sa démission a d’ailleurs complètement désorganisé le ministère de la Transition écologique, si bien que le décret a été publié sans explication de texte, un peu en catimini. En gros, car c’est technique, les montants sont rabotés et les primes recentrées sur l’achat des véhicules les plus propres, électriques en tête. Alors pourquoi ce tour de vis ? Le dispositif était victime de son succès : 220.000 demandes au premier semestre, à ce rythme le coût risquait d’atteindre 1 milliard d’euros cette année, deux fois plus que prévu.

Pour mémoire, cette prime à la conversion des vieux véhicules avait été dopée pour calmer la grogne contre la taxe carbone : doublement des montants, possibilité d’acheter des diesels d’occasion, surprime jusqu’à 5.000 euros pour les moins aisés. Et pourtant, la taxe carbone a été annulée !

Le coup de rabot est donc justifié ?

Sur le principe, oui. Qu’on ne subventionne plus des voitures à plus de 60.000 euros, comme des Tesla, ça paraît évident. Et inciter à acheter des diesels de huit ans d’âge, émetteurs de particules, c’est un peu étrange. Mais c’est tout le problème de ces aides. Quand elles sont trop restrictives, c’est un fiasco. Avec la première prime pour l’achat d’un véhicule d’occasion, en 2016, il n’y avait eu que 25 demandes ! Mais si vous élargissez trop, les effets d’aubaine sont massifs. Donc ça justifie un pilotage fin, selon l’évolution du marché.

Mais il y a un mais

Le problème, c’est que contrairement aux apparences, l’âge moyen du parc automobile augmente, il frôle les 10 ans. Il est donc logique que l’Etat croule sous les demandes. En prévoyant 1 million de primes sur le quinquennat, le gouvernement, en fait, joue petit bras. Et il ne faudrait pas donner un coup de volant trop fort dans l’autre sens. Exemple : à partir du 1er août, les aides sur l’occasion ne concerneront plus que les modèles essence, qui sont déjà très demandés et donc plus chers. Vous allez me rétorquer : "oui mais qui va payer si on attribue toujours plus de primes ?" 

Il y a deux options : augmenter encore les malus sur l’achat des voitures neuves les plus polluantes, ça rapporte gros. Ou ressortir la taxe carbone en la fléchant sur la prime à la casse. Ce serait la meilleure réponse, sur le plan économique et écologique. Politiquement, c’est une autre histoire.     

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