Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
La France et l'Allemagne veulent créer des leaders mondiaux dans l'industrie, en prenant pour modèle Airbus.
Français et Allemands se sont unis pour créer Airbus.
De la même façon, il faut s'unir pour créer un champion mondial dans les batteries (qui sont toutes fabriquées en Chine aujourd'hui). Idem pour le numérique, les nano-technologies.
Ce mardi, Bruno Le Maire était à Berlin avec son homologue Allemand, Peter Altmaeir (le ministre allemand de l'Économie) pour lancer un champion franco-allemand des batteries avec un financement de 1,7 milliards d’euros.
C’est une révolution culturelle pour les Allemands. D’ordinaire, le gouvernement allemand ne se mêle pas de politique industrielle et laisse les entreprises à la manœuvre.
Sauf qu’ils voient bien que leurs entreprises sont en train de perdre la bataille puisque dans la voiture électrique, toutes les batteries viennent de Chine et concernant Internet, tout vient des États-Unis.
Donc, si on ne fait rien, on est mort.
À chaque fois, on prend pour modèle "Airbus". Est-ce que c'est la bonne réponse et le bon modèle ?
Face aux géants Chinois, l’idée c'est bien de se serrer les coudes. Seul, personne n'y arrivera.
Se serrer les coudes ce n'est pas facile, ça veut dire qu'il faut penser "européen" et non pas avec un "esprit de clocher".
Or, contre-exemple ce mardi, avec ce champion franco-Allemand des batteries que l'on veut créer.
Plutôt que de créer une seule usine de batteries performantes, pour faire plaisir aux Français et aux Allemands, on va créer une usine en France et une usine en Allemagne. Ce qui évidemment n'est pas optimal sur le plan industriel, on est dans une logique de "retour pays". Ce n'est pas bon.
Mais il faut se réjouir de voir Paris et Berlin à l'offensive.
Comme le disait ce mardi le ministre allemand de l'Économie, Peter Altmaeir : "C'est plus facile de faire l'Europe et de faire rêver en parlant de projet industriel concret et d'emploi, qu'en parlant de budget de la zone euro, et de déficit public".