Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
La France sera l'une des principales victimes du Brexit, il aurait déjà coûté six milliards d'euros à nos entreprises.
La France a un gros problème de déficit commercial de 60 milliards de déficit l'an dernier. Nous avons du mal à vendre nos produits à l'étranger, sauf avec les Anglais qui raffolent du "made in France". Les Britanniques ont acheté l'an dernier pour 32 milliards d'euros de produits français alors que nous n'avons acheté, nous Français, que pour 21 milliards de produits anglais. Ce qui fait qu'avec la Grande-Bretagne, nous sommes en excédent commercial. Il n’y a pas beaucoup de pays comme ça, avec un excédent de 11 milliards d'euros, notre plus gros excédent commercial.
La France est la grande gagnante du commerce trans-manche.
Quels sont les produits que nous exportons en Grande-Bretagne ?
Tous les points forts à commencer par des médicaments, d'où la crainte d'une pénurie en Grande-Bretagne.
On exporte également du vin et du champagne évidemment.
Il y a aussi un export des pièces détachées dans l'aéronautique et l'automobile, lors d’échanges entre usines.
Mais on exporte également de l’électricité, on leur a même fabriqué une centrale nucléaire, l'EPR.
Et puis, on exporte une multitude de produits, les échanges sont très fluides.
Sauf que ce commerce va se gripper avec le Brexit puisque cela signifie le rétablissement des contrôles aux frontières, avec des douaniers et des taxes. Autant de tracasseries qui vont freiner ces échanges et donc nos exportations.
Aujourd'hui, vendre en Grande Bretagne c'est aussi simple que vendre en France. Ce sont surtout les petites entreprises qui vont souffrir. Les grosses, elles, sauront mieux s'adapter.
Mais, effectivement, on en ressent déjà les effets selon une étude Euler Hermès. Depuis le vote du Brexit, en juin 2016, nos entreprises auraient perdu six milliards d'euros à l'export.
D'une part, parce que la Livre sterling a baissé et que les produits français sont donc plus chers.
Et puis, les chefs d'entreprises comme les particuliers consomment moins et investissent moins, ils achètent donc moins de produits français.
Tout ça alors que le Brexit n'a même pas commencé. Théoriquement, il commence le vendredi 29 mars à 23 heures si la date n'est pas reportée.
Le Parlement Britannique vote ce jeudi pour demander un report du Brexit.
LIRE AUSSI - Brexit : quelles seraient les conséquences d’un "no deal" pour les Français ?
LIRE AUSSI - Les députés britanniques rejettent de justesse un Brexit sans accord
LIRE AUSSI - L'UE attend un "choix" de Londres avant d'envisager tout report du Brexit
LIRE AUSSI - Brexit : pour Emmanuel Macron, l'accord de retrait n'est pas "négociable"