Michelin, victime de l’invasion des pneus chinois à bas coût, compte beaucoup sur l’Europe pour imposer des normes de qualités plus strictes.
Michelin ferme son usine de la Roche Sur Yon qui emploie 619 salariés. La direction accuse la concurrence des pneus asiatiques, à bas prix.
Chez Michelin, ce jeudi, on parlait d'un "tsunami" au sujet de ces pneus d'entrée de gamme, fabriqués en Asie deux fois moins cher et qui donc font évidemment un carton auprès des consommateurs. Ils ont raflé 30% du marché.
Or, le patron de Michelin France (Jean Paul Chiocchetti) a été très clair ce jeudi sur Europe 1, dans l'interview éco d'Emmanuel Duteil : "Ces pneus Premiers prix, on ne peut pas les produire en Europe de l'Ouest". Michelin voit donc lui échapper un tiers du marché. D'où la fermeture de la Roche-sur-Yon. Un drame pour les salariés, à qui l'on va proposer toutefois un reclassement dans les 14 autres usines du groupe en France.
Faut-il se faire du soucis pour les autres usines Michelin ? Après tout, la direction avait promis de ne pas fermer la Roche-sur-Yon.
Il faut faire le pari du pneu haut de gamme avec des pneus Michelin, plus chers mais de bien meilleure qualité.
Pour ce combat, c'est l'Europe qui va nous sauver. Aujourd'hui, les tests d'homologation sont réalisés sur des pneus neufs, sortis d'usine. Le problème, c'est quand vous avez roulé. Là très vite, on voit la différence de qualité entre les premiers prix et le "made in France".
Michelin a donc demandé et va obtenir que l'on mesure désormais l'adhérence du pneu, après usage. Et la différence est spectaculaire. Michelin a mis en ligne une vidéo de démonstration. Ça se passe à Clermont-Ferrand, devant Emmanuel Macron. Sur une route mouillée, la différence de freinage est entre cinq et 15 mètres, ce qui est énorme.
Grâce à l'Europe, la direction de Michelin l'a confirmé ce jeudi, cette mesure d'efficacité du pneu à long terme entrera bien en vigueur d'ici 2022. Même si, c'est vrai, malheureusement, ça ne rouvrira pas l'usine de la Roche-sur-Yon.