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À Lyon, le conseil municipal va délibérer aujourd’hui sur une "stratégie funéraire" pour la ville, qui devrait se mettre en place d’ici à 2026. Avec des innovations intéressantes et d’autres qui vont susciter le débat.
La ville s’est dotée d’un adjoint qui s’occupe spécifiquement de ces questions funéraires. Laurent Bosetti. Il pointe justement, dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire local Lyon Capitale, le fait que la mort est un impensé des politiques publiques. Et que pourtant, c’est le point de rencontre des sujets sociaux, économiques, sociétaux et environnementaux et qui mérite, selon lui, d'être problématisé et politisé. Il a un mantra : il veut "faire en sorte que la mort ne soit pas un vecteur supplémentaire d’inégalité sociale".
Comment cela peut-il se traduire, l’égalité sociale, quand on est mort ?
Par la mise en place d’une tarification sociale des concessions. Mécanisme encore pas totalement établi, qui pourrait s’appuyer sur le quotient familial, comme pour le prix des cantines. Une expérimentation sociale ! Le code général des collectivités territoriales ne prévoit pas de tarification différencier, mais ne l'interdit pas. Lyon veut faire entrer l’idée dans le débat. Idée intéressante.
La mairie de Lyon est une mairie écologiste. Elle veut aussi engager une "transition écologique de la mort".
Avec un plan d’investissement pour la renaturation des cimetières, qui seront débétonisés, labélisés « Refuge de biodiversité » par la LPO. La Ville de Lyon souhaite accompagner les transformation sociétales des funéraires. Un Français sur deux choisit désormais la crémation... Lyon va développer alternatives écologiques : des « carrés naturels » dans ses cimetières, pas de pierre tombale, pas de caveau, pas de soins au formol, cercueils en bois non traité issu de forêts certifiées et vernis sans solvant. Il faut “offrir des espaces qualitatifs aux défunts” et a leur famille. Vert, jusque dans la mort.
Dans la stratégie funéraire lyonnaise, il y a aussi la volonté de développer de nouvelles formes de sépultures écologiques.
Oui, et là, on est moins prêt. Ça bouscule complètement des tabous culturels vous allez voir. Lyon voudrait pouvoir tester de nouvelles formes de traitement des corps. Evocation qui peut être un peu choquante.
L'Humusation : on transforme le corps en compost afin qu’il serve à la terre. L’aquamation ou crémation aquatique, ça consiste à hydroliser un corps pour le dissoudre. Le liquide peut être utilisé comme engrais. Et puis la promession. Là, on congèle les corps, on les réduits en morceaux lyophilisés qui peuvent être réincorporés à la terre.
Tout cela est pour l’heure interdit en France mais la mairie lyonnaise veut porter ces techniques dans le débat public et elle a l’intention de faire bouger le droit. Ca n'est pas seulement une fantaisie écologiste hors sol. L’autorisation de l’humusation a par exemple été proposée à l’Assemblée par une députée modem en septembre 2022. Pour l’instant, sans succès.