Nicolas Carreau vous recommande, tous les jours, un livre que vous avez lu et aimé cette année.
Littérature maintenant, avec Nicolas Carreau. Le vendredi, c’est les classiques. Nicolas, ce matin, vous ne nous parlez pas d’un livre en particulier, mais d’un personnage, Sherlock Holmes.
Oui. C’est vrai que l’on pourrait citer comme ça quelques aventures du détective, Une étude en rouge, Le chien des Baskerville, la vallée de la peur. Mais le mythe, c’est d’abord lui, c’est Sherlock Holmes. Il est l’incarnation du détective. Il apparait la première fois en 1887, sous la plume d’Arthur Conan Doyle, sir Arthur Conan Doyle. Il est Ecossais. Et médecin, à Edimbourg.
Un héros dont la principale qualité est l’intelligence
Exactement. Ce don, ce pouvoir magique presque qui réside dans sa capacité de déduction et son incroyable mémoire. Mais Sherlock Holmes n’est pas qu’un cérébral. Il s’adonne aussi au baritsu, un art martial qui se pratique avec une canne. Il fume beaucoup aussi. Cigarette et pipe. Ça l’aide à réfléchir.
Et puis, il y a Watson
Absolument. L’un n’existe pas sans l’autre. C’est le Dr Watson, un chirurgien militaire. C’est lui le narrateur dans les aventures de Sherlock Holmes. Beaucoup moins malin que son ami détective, il équilibre un peu le personnage. Il nous fait sentir un peu moins idiot face à l’intelligence supérieure de Holmes. Et c’est sans doute pour ça que ça marche, qu’on y croit à chaque fois. C’est un personnage fascinant et au bout de quelques années, Conan Doyle a fini par en avoir un peu marre de son héros, jaloux. Et Conan Doyle ne pouvait plus écrire que sur le détective.
Il a donc tué son propre héros
Oui. Dans une bataille héroïque contre Moriarty, son pire ennemi. C’était dans l’aventure intitulée : Le dernier problème. L’ennui, c’est que lorsque les lecteurs ont découvert cet épisode, la pression a été telle que Conan Doyle a dû le ressusciter. Sherlock Holmes revient donc peu après dans l’épisode La maison vide. Il a déjà échappé à Conan Doyle. Il vit maintenant par lui-même. Il lui a d’ailleurs survécu.
On ne tue pas un mythe. Surtout pas un détective comme Sherlock Holmes. Merci Nicolas.