Aujourd’hui repenti, David est un ancien djihadiste : "Je réalise que je me suis trompé d'ennemi"

Olivier Delacroix part à la rencontre de David Vallat à Villefontaine près de Lyon. Très jeune, David a décidé de faire le djihad. Il a ensuite fait partie du groupe terroriste algérien du GIA (Groupe islamiste armé), avant d’en sortir et de se repentir quelques années plus tard. Il a accepté de confier son histoire dans cet épisode du podcast "Dans les yeux d’Olivier" produit par Europe 1 Studio. David est élevé par une mère seule, catholique non-pratiquante. À 16 ans, le jeune homme quitte l’école et tombe dans la délinquance. Trois ans plus tard, il se convertit à l'Islam, un moyen pour lui de sortir enfin du banditisme. Après son service militaire en 1993, David part sur le chemin de la Bosnie combattre aux côtés des musulmans massacrés par l’armée serbe. Mais sur sa route, le jeune homme se retrouve sous les tirs des Croates, alors qu’il n’est pas encore armé. Pour David, c’est l’élément déclencheur. Cette conscience qu’il peut mourir à tout moment le rapproche d’un mouvement radical de l’islam : le wahhabisme. Ne pouvant pas atteindre la Bosnie pour le moment, le jeune homme part s'entraîner en Afghanistan où il y reçoit pendant 10 mois, une formation au djihad. Il est par la suite contacté par les hommes du GIA et accepte d’embrasser leur cause. Il est alors chargé de mettre sur pied une filière d'acheminement d'armes vers l'Algérie. Mais David sent bien que la réalité est tout autre et qu'une autre mission est en fait prévue. Il décide alors de se désolidariser du groupe le 29 juin 1995 et réalise l’endoctrinement dans lequel il est tombé. Le 25 juillet, une bombe explose dans le RER B à Paris. C'est le début de la vague d'attentats qui va secouer la France cette année-là. Fin août, David est arrêté par les forces de l’ordre. Il est condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Une peine qu’il perçoit comme une seconde chance. Aujourd’hui, le combat de David réside dans l’alerte à l’opinion publique, les médias mais surtout les responsables politiques face aux dérives extrémistes de l'islam prônées par certains extrémistes.