Que diriez-vous de découvrir que votre employé de maison a baptisé votre enfant en cachette, sans vous demander votre avis ? C'est là tout le drame de la fameuse affaire Mortara, qui entraina un scandale international dans les années 1850. Cela se passa en Italie à Bologne, le 23 juin 1858.
Ce jour là, des gardes pontificaux accompagnés de quelques représentants de la police municipale bolognese débarquent chez Salomon et Marina Mortara et leurs 8 enfants, une famille de confession juive, et s’emparent manu militari d'Edgardo, leur fils de 7 ans. On imagine sans peine la scène: stupeur, cris d’indignation, larmes… Les envoyés du pape viennent sous leurs yeux de kidnapper leur fils. C'est stupéfiant!
Mais ils en ont le droit : Bologne est la seconde ville des états pontificaux après Rome, donc, ici, le pape a tout pouvoir ! Mais tout de même, enlever un enfant à ses parents ? En fait, 5 ans auparavant, Edgardo était gravement malade. Sa famille le croyait perdu. La servante des Mortara, Ana Morisi, bonne petite catholique de 14 ans, croyant qu'il allait mourir l'a baptisé en cachette.