Cahuzac, Delevoye, De Rugy : comment analyser la démission de ces trois ministres ? Pour Olivier Duhamel, qui développe ces cas dans l’épisode 6 de son podcast “Démissions !”, ils sont la preuve d’une dérive de la notion de responsabilité, plus morale. Avec le risque d’affaiblir la démocratie.
Bienvenue dans un monde où un ministre doit bien se tenir… "Jadis la responsabilité n’était que politique. Au fil des années, elle est devenue judiciaire. Et voici que s’ajoute le cas des démissions morales", liste Olivier Duhamel au début du sixième et dernier épisode de son nouveau podcast "Démissions !" produit par Europe 1 Studio avec le soutien du Club des juristes.
Choquant = Lynché
Dans cet épisode, Olivier Duhamel analyse des cas de démissions de ministres plus récents comme celui d’Hervé Gaymard, rattrapé pour un appartement de fonction à 14.000 euros par mois, ou celui de Christian Blanc épinglé pour une ardoise trop élevée de cigares alors qu’il était secrétaire d’Etat. "A chaque fois, le ministre incriminé fait des concessions étape par étape, il rembourse un peu, il finit par rembourser le tout, et ça aggrave les choses", estime Olivier Duhamel.
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Delevoye et le devoir d’exemplarité
L’affaire Cahuzac est ici la plus spectaculaire de toutes. "Il faut dire qu’un ministre en charge de la lutte contre la fraude fiscale qui a un compte en Suisse, ce n’est pas banal !", résume Olivier Duhamel. La démission de Jérôme Cahuzac relève en fait de presque tous les types de responsabilité : politique, judiciaire mais surtout morale quand il ment ouvertement devant l’Assemblée nationale où il jure : "Je n’ai jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant"..
Et Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites ? Il est la preuve vivante que l’histoire des démissions de ministres ne s’arrête jamais ! "Le plus étonnant dans cette histoire est que des hommes politiques de qualité n’aient toujours pas compris qu’ils ne pouvaient appeler à l’exemplarité sans se l’appliquer", analyse Olivier Duhamel.
Pour conclure notre série, l’affaire François de Rugy, épinglé pour une photo de homards et l’organisation de dîners "privés" quand il était président de l’Assemblée nationale, est de loin la plus intéressante. Elle nous rappelle que les ministres ne sont plus désormais exposés à des procès judiciaires mais subissent aussi des procès médiatiques, avec l’apparence d’une présomption de culpabilité. Pour Olivier Duhamel, il y a là une "dérive" qui risque d’affaiblir durablement la démocratie.
Dans cet épisode 6, Olivier Duhamel raconte tour à tour :
- La responsabilité pour "gaffe" a mis du temps à émerger
- Pierre Lelong et le "travail idiot dans les centres de tri"
- Olivier Stirn et les "Figurants"
- Gaymard et Blanc, deux exemples de la responsabilité pour faute morale
- Nul n’ignore l’affaire Cahuzac…
- Et Jean-Paul Delevoye dans tout ça ?
- Les dérives du cas François De Rugy
- Quelques éléments de conclusion sur une "dérive"
Démissions ! est un podcast d’Olivier Duhamel produit par Europe 1 Studio
Préparation : Capucine Patouillet
Réalisation : Christophe Daviaud
Cheffe de projet édito : Fannie Rascle
Diffusion et édition : Clémence Olivier
Graphisme : Mikaël Reichardt
Avec l’aide précieuse du service Documentation et Patrimoine d’Europe 1
Direction Europe 1 Studio : Claire Hazan
Ce podcast est réalisé en partenariat avec Le Club des Juristes
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