Alors que les campagnes publicitaires mettent en avant "les téléphones qui font les plus beaux selfies", l'Inde voit se multiplier les accidents mortel liés aux selfies.
Dans la presse internationale, quand la mode des selfies confine à la folie collective et inquiète les autorités. L’Inde commence à prendre des mesures après une série de drames.
Lei dernier en date a eu lieu il y a quelques jours, un homme s’est fait happer le bras par, un python avec lequel il voulait se prendre en photo. La bête de deux mètres lui a sauté dessus et son sourire benêt, derrière le bras tendu pour le selfie juste avant l’accident, s’étale dans les journaux avec cette question : jusqu’où iront-ils ?
Apparemment jusqu’à la mort, puisque l’Inde caracole en tête d’un nouveau palmarès, celui des victimes de cette folie planétaire du selfie. 72 morts recensés depuis 2013 et déjà 52 depuis le début de l’année. Certains ont voulu se prendre en photo devant un train en marche, d’autres au coeur des eaux tumultueuses du Gange. Le mois dernier, cinq toutes jeunes étudiantes ont glissé au bord d’un réservoir. Le phénomène devient tellement inquiétant que les autorités mettent en place des mesures. À Bobay notamment, 16 no-selfie zones ont été mises en place dans les sites touristiques. Dans toutes les provinces, on voit pousser des panneaux "selfies interdits" au bord de falaises ou dans les endroits dangereux. Au temple Hanuman, dans l’État du Karnataka, on songe carrément à interdire les téléphones avant qu’un pèlerin hindou s’écrase en bas des 600 marches en se prenant en selfie.
Mais cette folie est planétaire, pourquoi fait-elle plus de victimes en Inde ?
Parce qu’à la mode s’ajoute la pression délirante, du marketing. L’Inde, c’est un marché émergeant, en plein boom économique qui connaît la plus forte croissance de vente de smartphones avec 27,5 millions de téléphones vendus rien qu’au deuxième trimestre. Sachant qu’un milliard d’Indiens n’en possèdent pas encore, vous imaginez le potentiel de croissance pour les entreprises.
Les autorités, qui veulent que le pays se modernisent, s’y mettent aussi. Le Premier ministre se prend souvent en selfie et les compagnies axent leurs campagnes sur ce qui marche. La firme chinoise Oppo par exemple, qui vend donc des smart-phones, vient de cibler sa nouvelle campagne sur l’amour des selfies, le téléphone qui vous prend le selfie parfait. Ses affiches s’étalent dans 35.000 points de vente mais seule une poignée de chercheurs commencent à faire le lien entre les deux problèmes, ce matraquage publicitaire et les risques que prennent les jeunes dans tout le pays.