Chaque samedi, Anne Le Gall vous livre ses conseils pour consommer "durable".
On parle ce matin de voitures propre et "retro-fit". Le retro-fit ce n'est pas un jogging en marche arrière comme certains pourraient le croire. C'est une pratique qui consiste à transformer une vieille voiture thermique en voiture électrique.
Voilà, le retro-fit consiste à restaurer votre vieille voiture à essence ou diesel en lui installant un moteur électrique, des batteries, et en retirant le réservoir de carburant. Toutes les voitures sont potentiellement transformables de cette façon même les véhicules de collection. La transformation coûte aujourd'hui autour de 25.000 euros mais en démocratisant la filière, on pourrait passer à 10 ou 15.000 euros estime l'association française des acteurs de l'industrie du retro fit.
Quand on sait qu'Emmanuel Macron a annoncé cette semaine qu'il voulait 5 fois plus de véhicules électrique et hybride en France en 2022 et quand on voit qu'il existe dans le monde une centaine de société qui se sont spécialisées dans cette reconversion des voitures thermique en électrique, on se dit que oui, c’est une idée à creuser. Le problème c'est que cette pratique n'est pas tout à fait légale en France aujourd'hui.
C'est possible ailleurs mais pas chez nous ?
Le retro-fit existe légalement dans 25 pays du monde, notamment aux Etats-Unis et chez nos voisins italiens et allemands depuis 2015 et 2017, mais pas chez nous : nous avons en France une vieillie loi de 1954 qui stipule que le changement du moteur d'un véhicule peut le mettre en péril et donc, sauf dérogation donnée expressément par le constructeur, les garagistes ne peuvent pas transformer une voiture thermique en électrique.
L'association française des acteurs de l'industrie du rétro, l'AIRE, milite donc en ce moment pour inscrire cette option dans la loi mobilité qui sera bientôt discutée en France. Cette association estime que 65.000 véhicules seraient potentiellement transformables dans le 5 ans qui viennent. Et en convertissant ainsi 1 % du parc automobile français, cette activité de retro-fit pourrait générer ou maintenir 42.000 emplois en 5 ans.