Il a ravagé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, l'ouragan Irma a soufflé sur les Antilles avec des vents à plus de 250 km/h. Pourquoi est-il si puissant ?
Une telle intensité et une telle longévité ne se sont jamais vu depuis le début de l'ère satellitaire.
C'est cette puissance qui nous a étonnés. Un cyclone qui est resté en catégorie 5 pratiquement tout le trajet, sans perdre de sa force même lorsqu'il est passé sur les îles. C'est un cyclone extrêmement puissant. Dans le rapport entre le soleil et la Terre, le soleil envoie la chaleur sur la Terre et ce sont les océans qui la captent, la stockent et l'enfouissent. Ensuite cette chaleur circule entre les mers du globe grâce aux courants. Et parfois, l'océan libère cette chaleur, pour une raison inconnue.
L'inertie thermique de l'eau est telle que depuis 70 ans, les océans se réchauffent plus lentement que l'atmosphère et ils accumulent une énergie colossale qui va se libérer un jour et faire des dégâts considérables, explique Laurent Cabrol au micro d'Europe 1.
Les cyclones ne sont pas inédits, surtout en cette saison, mais ils sont bien plus puissants que d'habitude.
La puissance des cyclones est liée à une conjonction de plusieurs facteurs : la température de l'eau, mais pas seulement, détaille Alain Cirou. L'océan est une atmosphère liquide qui échange avec l'atmosphère gazeuse. Quand l'atmosphère est chaude, l'océan se réchauffe. En ce moment, sur l'océan Atlantique, les températures sont de deux degrés supérieurs à la normale qui déclenche déjà des cyclones. Un degré supérieur signifie 7% d'évaporation d'eau en plus, donc une atmosphère plus humide.
La formation d'un cyclone est due à une montée de la vapeur d'eau dans l'atmosphère. Quand elle monte, elle se refroidit et retombe en pluie. Au-dessus de la ceinture équatoriale, il y a "l'effet Coriolis" qui entraîne une déviation, un tourbillon lié à la rotation de la Terre. Un phénomène se génère alors qui créé ce cyclone de forme spiralée.
L'autre condition qui favorise l'apparition de tels phénomènes est le faible cisaillement de vents. C'est-à-dire qu'il y a très peu de différence de vents entre ceux de haute et ceux de basse altitude. Il y a donc une spirale qui s'augmente et s'auto-entretient.
Enfin on a une "zone de haute pression", c'est-à-dire un blocage qui empêche le cyclone de remonter vers le Nord dont les eaux sont plus froides. Il dérive vers l'Ouest où il fait très chaud, ce qui contribue à l'amplifier.