Au début de l’année 1962, des négociations entre la France et le GPRA ont lieu, tandis que l’OAS intensifie encore les attentats. Le 8 février, une manifestation pour la paix en Algérie et contre les attentats de l’OAS organisée à Paris se termine par une violente charge des CRS, dans la station de métro Charonne, faisant 9 morts : les témoins racontent au micro de Jacques Ourévitch. Deux semaines plus tard, les dirigeants du FLN valident l’accord secret sur le cessez-le-feu. Les négociations officielles peuvent alors s’ouvrir à Evian : Charles Finaltéri et Georges Fillioud sont en direct devant l’Hôtel du Parc. Le 18 mars1962, les accords sont signés : ils entérinent le cessez-le-feu et la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’Algérie. Mais la violence continue, notamment à Alger où l’OAS se bat contre l’armée française dans le quartier Européen de Bab El Oued. Le 26 mars 1962, alors qu’il couvre une manifestation de Pieds-Noirs réclamant le déblocage du quartier, René Duval est pris dans une fusillade rue d’Isly : « Halte au feu ! » implore le lieutenant pris sous une pluie de tirs. Le 8 avril, la métropole approuve largement par référendum les accords d’Evian. A la veille de son indépendance, les Pieds-Noirs fuient massivement l’Algérie. Les harkis sont désarmés et abandonnés sur place. Le 3 juillet, l’Algérie proclame finalement son indépendance et le président du GPRA Benyoucef BenKhedda entre dans Alger. Deux jours plus tard, une nouvelle fusillade sanglante frappe Oran tuant au moins cent personnes, victimes qui viennent s’ajouter au terrible coût humain de la guerre d’Algérie, encore discuté aujourd’hui. Mais ce 3 juillet 1962, dans le quartier de la Goutte d’Or, l’heure est à la fête et les Algériens de Paris peuvent désormais laisser éclater leur joie.
Production et réalisation : Sébastien Guidis et patrimoine sonore Europe 1
Ecriture : Pauline Jacot
Graphisme : Sidonie Mangin
Archives et documentation : Laëtitia Casanova, Sylvaine Denis et Benoît Muckensturm
Discothèque : Benoît Valentin