Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il revient sur "la porcelaine dormante".
Ce matin, « la porcelaine dormante » se réveille.
Donner une seconde vie à la vaisselle d’antan. Voilà le projet d’Arnold d’Alger. D’Alger, je précise, c’est son nom, pas sa ville de résidence. Arnold d’Alger est un jeune artiste parisien né à Toulouse d’une famille de militaire. Et son but depuis 2019, c’est redonner vie à la porcelaine de nos grand-mères. De sa brocante/appartement du 10e arrondissement baptisé le bazar d'Alger, le designer a entrepris de recycler ou plutôt de revaloriser la vaisselle ancienne. Même les dorures ne sont pas éternelles et pour prolonger la durée de vie de l’objet, il ravive le métal précieux de la porcelaine d’autrefois.
Comment s’y prend-t-il ?
À l’ancienne, avec un pinceau, une plume et un peu d’or. Habité par ses souvenirs d’enfance et son gout pour les arts de la table, il a pris des cours d’initiation pour apprendre la peinture sur porcelaine et sur soie. Il lance son bazar d’Alger en décembre 2019 en achetant non pas de la vaisselle neuve mais ancienne qu’il chine auprès de particuliers, sur Le Bon Coin ou chez les brocanteurs. Il se donné la mission de leur donner une seconde vie en réalisant des décors à l’or et au pinceau.
Seul problème, il n’a pas de four à céramique. C’est une ancienne voisine elle-même décoratrice en céramique qui va lui en offrir un des siens. Après un déménagement forcée, le four ne rentrant pas dans son appartement, il réside désormais dans un appartement/atelier/magasin, un lieu qui lui ressemble.
Qui achète cette porcelaine ?
La clientèle va du trentenaire qui veut une vaisselle belle et durable jusqu’au grand groupe hôtelier comme Mama Shelter qui souhaitait s’offrir une belle vaisselle écoresponsable. Arnold d’Alger vend aussi via son magasin en ligne et il va jusqu’à mener des ateliers d'initiation pour le grand public et les entreprises afin de redécouvrir le travail autour de cette porcelaine et valoriser ce savoir-faire artisanal.
D’ailleurs, certains n’hésitent pas à apporter leur propre vaisselle….
Oui, leurs propres pièces pour créer des œuvres uniques selon les envies des clients avec par exemple des motifs évoquant des souvenirs. On revient à l’enfance. Un voyage dans le temps qui fait le succès du bazar d’Alger.