Fidèle à la même démarche entreprise depuis deux ans, Qui-vive ? propose, chaque semaine, de consacrer une heure entière, truffée d’archives et d’extraits de films, à la dissection d’un problème, l’évocation d’une grande figure, ou l’exploration d’un sujet de société... Deux règles, ici : la première est d’aborder frontalement, arguments à l’appui, les débats les plus intenses. La seconde est d’aborder, d’une semaine à l’autre, des questions absolument différentes. L’enjeu ? Que les problèmes qui nous réunissent (ou nous divisent) ne soient pas seulement des lieux communs…
Invitée :
Annick Duraffour, agrégée de Lettres et spécialiste de l’histoire du racisme, pour parler de l’antisémitisme de Louis-Ferdinand Céline.
En 1937 puis en 1938, Céline publie deux pamphlets violemment antisémites : "Bagatelles pour un massacre" et "L'École des cadavres". Dans une lettre de 1937 au docteur Walter Strauss, il présente lui-même ces ouvrages ainsi : « Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l'envoie. Je suis l'ennemi numéro 1 des juifs. »
Alors que leur publication vient d’être suspendue par Gallimard, faute d’un appareil critique suffisant, « Qui-Vive » reçoit Annick Duraffour, auteure avec Pierre-André Taguieff d’une somme complète sur le sujet : "Céline, la race, le juif", publiée chez Fayard.
Qu’y a-t-il dans ces textes immondes ? Y a-t-il des pépites dans la fange ? Faut-il redouter que, comme pour Mein Kampf, ces textes convainquent leur lecteur (ou sont-ils trop fous pour être vraiment dangereux) ?