Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Vos journaux s'interrogent ce matin : quel est le thème central de cette campagne présidentielle ? En 1995, c'est la fracture sociale qui s'était imposée. En 2002, ce fut la sécurité. En 2007, le travail. En 2012, la finance. Et en 2017 ? LE thème de cette campagne, quel est-il ?
Ce n'est pas l'environnement, constatent ce matin Les Echos: l'environnement qui occupe "une place discrète dans la campagne", et on peut le regretter au vu des défis que nous avons à relever en la matière.
Ce n'est pas non plus l'identité, l'identité française, et Yves Thréard le regrette dans Le Figaro. L'éditorialiste en est persuadé : "beaucoup d'électeurs s'interrogent : demain la France sera-t-elle encore la France ?". Je me suis interrogé sur cette interrogation.
Un peu plus loin, Yves Thréard explique : "Ce n'est pas faire injure aux musulmans d'affirmer que ces électeurs redoutent que leur culture, leurs traditions, leurs racines s'effacent peu devant les pratiques d'une religion prise au piège par une poignée de radicaux". Yves, ce n'est que mon avis, mais si, je pense que c'est leur faire injure, que de confondre une poignée d'extrémistes avec l'immense majorité des musulmans de notre pays, qui vivent leur religion dans la paix et le respect de la République. Mais bon, même si Le Figaro le regrette, l'identité n'est pas le thème central de cette élection.
Ce n'est pas non plus la question des prisons.
Et cette fois c'est Libération qui le regrette, "Des taux d'occupation jusqu'à 240%, un état de vétusté extrême, des surveillants à bout. Notre système pénitentiaire craque, et les réponses des favoris de la présidentielle se cantonnent au tout-répressif".
Une prison française, estime Libé, qui "joue indéfiniment son rôle d'école du crime", tant les crédits manquent pour organiser un suivi sérieux des condamnés.
Le thème central de cette élection, ce n'est donc pas la prison, ni l'identité, ni l'environnement.
Alors quoi ? Et bien, selon le journal L'Opinion, c'est le "dégagisme", le renouvellement. Sarkozy et Juppé humiliés lors des primaires. Idem pour Manuel Valls.
Hollande qui renonce à une candidature qui, elle aussi, s'annonçait humiliante.
Enfin Fillon et Hamon, les deux candidats issus des deux grands partis français, qui ne dépassent pas à eux deux, selon les sondages, la barre des 30%.
L'aspiration au renouvellement de la classe politique. Pour de nouvelles pratiques, en tout cas on l'espère. Voilà autour de quel espoir se serait donc articulé cette présidentielle 2017. A suivre.