Chaque matin, Julien Pearce revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
On commence avec le Parisien/Aujourd'hui en France "Macron nationalise les chantiers navals" titre en une le journal. Face au refus des italiens du groupe Fincantieri d'un partage à 50-50 du capital de STX, l'Etat Français a décidé de faire jouer son droit de préemption. "Une solution très provisoire" ajoute le Parisien, le gouvernement n'a aucune intention d'être à terme le seul maître à bord. Cette décision rarissime vise avant tout à sécuriser les intérêts stratégiques de la France. Outre les milliers d'emplois en jeu, les chantiers de Saint Nazaire sont en effet les seuls capables de construire un successeur au porte avion Charles de Gaulle. Malgré le coup de fil du président Macron hier visant à rassurer le chef du gouvernement italien, la pilule a du mal à passer à Rome, le ministre de l'économie Bruno le Maire doit s'y rendre mardi afin de recoller les morceaux. "Il sera reçu avec des tomates" s'amuse un journaliste italien qui ajoute "vous nous avez mis dans la merde, maintenant débrouillez vous!"
"Les hot spots dans le désert libyen : le mirage de Macron" titre Libération. Qui s'interroge sur la capacité de la France à étudier les demandes d'asiles sur le sol libyen. Le chef de l'Etat doit envoyer sur place une mission d'évaluation d'ici à la fin août. "Dans ce pays, les migrants se cachent de peur d’être capturés, torturés et rançonnés, explique Corinne Torre, de Médecins sans frontières. On risque de les exposer un peu plus, de les mettre en danger". Le Figaro pour sa part ajoute que la majorité des 800.000 à un million de migrants présents aujourd'hui en Libye ne peuvent prétendre au statut de réfugié.
On revient à Libération dont le titre en Une est percutant on va dire. "Don Patrick de Levallois", peut-on lire sous une photo de Patrick Balkany cigare à la bouche. Le quotidien consacre trois pages à l'ancien député des Hauts de Seine alors que le parquet national financier – a demandé le renvoi en correctionnelle du maire de Levallois-Perret pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée", "corruption passive" et "prise illégale d'intérêt". Entre 2007 et 2014, pas moins de 13 millions d'euros auraient été dissimulés par le couple selon les calculs du parquet. Sociétés écran, comptes offshore. Une enquête vertigineuse agrémentée de témoignages savoureux d'anciens employés du couple Balkany, comme cette femme qui travaillait dans leur résidence de Giverny et qui a vu "des liasses de billets qui étaient sur le bureau de leur chambre" ou encore cette responsable de pressing qui a retrouvé un jour sept billets de 500 euros dans la poche d'un costume.