Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la mort de Philippe de Gaulle et l'affaire Dupont de Ligonnès.
Fumeux !
La mort de Philippe de gaulle est intervenue trop tard pour les journaux, mais les portraits et hommages commencent à fleurir sur les sites de vos quotidiens :
« Fils de ». « On imagine volontiers que Philippe de Gaulle n’aurait guère apprécié être présenté de la sorte » écrit par exemple Ouest France… Et il aurait eu raison tant sa vie, commencée en des temps héroïques, a tout pour faire oublier qu’il est le fils de son célèbre père ». Vos journaux vont avoir l’occasion d’y revenir toute la journée et dans les éditions de demain…
Parce que la disparition de l’Amiral, c’est un peu la dernière page du gaullisme qui se tourne aujourd’hui…
Le retour des ronds de cuir
« La cigarette jaillie des dessous de la moustache, Il semait des signatures, pour ampliations conformes, au bas d'arrêtés ministériels. Le chef entra, vint droit à lui et posa cette question bien simple : Je viens savoir de vous, monsieur, si la Direction des Dons et Legs est une administration de l'État ou une maison de tolérance ».
En 1891, Charles de Gaulle avait un an, et Georges Courteline publiait Messieurs les ronds de cuir… Une satire mettant en lumière un travers bien français : le culte de son administration, absurde, tatillonne et à l’époque fumante….
133 ans plus tard on ne les appelle plus les ronds de cuirs mais l’Etat profond, et ces Messieurs ne semble pas avoir beaucoup changés, sauf, peut-être pour la cigarette.
Et c’est avec ses armes à lui qu’Emmanuel Macron s’est est attaqué au « Moloch » comme l’appelle l’Opinion. Cette administration sans visage sans âme et qui personnifie peut-être une facette du mal français…
« Je ne vous lâcherai pas ». Leur a déclaré le Président de la République raconte Renaud Honoré dans les Echos.
« Installés dans les fauteuils molletonnés d’un grand auditorium ministériels, les quelques 300 cadres de l’Etat ont dû sentir une légère secousse ». Poursuit il. Légère…
Le chef de l’état a tenté de les secouer…. « La grande crise des démocraties occidentales est avant tout une crise de l’efficacité de l’action publique » a-t-il martèle.
Mais dans son for intérieur, Emmanuel Macron n’avait-il pas le sentiment de parler dans le vide quand il leur déclara : « On dit quelques choses puis après, à chaque étage, on met des freins et à la fin là où vous avez mis cent en force on arrive à 5 ou dix », a-t-il soupiré…
Billets s’il vous plait
Pourtant il y a des agents qui ne chôme pas : le corps des contrôleurs SNCF. C’est le Parisien aujourd’hui en France qui consacre ses trois premières pages à ces contrôleurs qui jouent les cowboys dans les trains.
« Intransigeant, à cheval sur le règlement, prêt à dégainer une amende à la moindre occasion » écrit Victor Tassel. Sur les réseaux sociaux les témoignages fleurissent : Dernier en date celui de ce voyageur verbalisé à hauteur de 270 euros pour avoir échangé sa place de seconde d’un commun accord avec un autre voyageur en Première… Ou cet autre taxé pour avoir été surpris une cigarette à la main sur un quai venteux et désert.
Excès de zèle ou système ? Ce que nous apprend en tous cas le Parisien c’est que les contrôleurs touchent une commission à chaque amende, et d’autant plus importantes si elle est réglée immédiatement par le voyageur. Dans les TER, la prime peut ainsi rapporter aux agents les plus tatillons, plusieurs centaines d’euros par mois.
Dans le fumoir de Beauvau
La route est tracée annonce en gros titre Corse Matin puisqu’un pas a été fait vers l’autonomie. « L’accord scellé par les élus corses et le ministre de l’Intérieur valide l’octroi d’un pouvoir législatif pour l’île ». L’accord a eu lieu dans le fumoir de Beauvau indique Jean Philippe Scapula. C’est d’ailleurs une information : il y a encore des ministères où l’on peut fumer. On ne nous précise pas si l’accord a été conclu dans les volutes de Havane ou de gauloise, Mais il fait en tous cas tousser le Figaro… « La droite sénatoriale est ulcérée » explique le journal. « Je suis abasourdie de la légèreté avec laquelle l’exécutif prend la question Corse » s’est indigné Bruno Retailleau…
La princesse et le fils d’ouvrier
Mais on va terminer avec Paris Match. Qui exceptionnellement sort aujourd’hui parce qu’il vous réserve 2 scoops qui ne pouvait pas attendre. Les amateurs de potins people se délecteront de savoir que Charlotte Casiraghi, fille de Caroline de Monaco file le parfait amour avec l’écrivain Nicolas Matthieu, observateur attentif du déclin de la classe ouvrière en lorraine. Monaco va le changer !
Mais Match publie surtout l’interview de la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès, qui publie un livre où elle expose sa thèse de l’affaire. Rappelons que son frère est suspecté d’avoir trucidé sa femme et ses 4 enfants en 2011 avant de s’être volatilisé. Christine Dupont de Ligonnès a refait toute l’enquête. Elle y a découvert plein d’incohérence. Conclusion : pour elle non seulement son frère serait toujours vivant, mais sa famille aussi. Les corps retrouvés et très vite incinérés, n’étaient pas les leurs croit-elle savoir.
Il y aurait eu une opération de services secrets pour les faire disparaitre afin de les protéger tous, car agents lui-même, Xavier Dupont de Ligonnès aurait été démasqué par des narcotrafiquants…
Pour tout vous dire cela parait quand même assez abracadabrantesque… Ou comme aurait dit de gaulle tout cela est fumeux !