Bac +5 et gros biscoteaux

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, une étude sur les bac+5 qui auraient tendance à ne pas accepter la critique, l'ouverture de la Coupe du monde de rugby et le premier match du XV de France face à la Nouvelle-Zélande font l'unanimité.

On commence par une question : les Bacs + 5 sont-ils tous des connards ?

On excusera ce langage fort peu châtié, mais c’est comme ça que c’est écrit dans le journal, Marianne en l’occurrence.

"Les Bacs + 5 sont-ils tous des connards", s’interroge donc l’hebdomadaire.

Et sous la formule un peu choc, Lisez cette enquête signé Kévin Boucaud-Victoire

Tout part de cette étude cet été qui avait fait un peu de bruit parce qu’elle taclait la gauche urbaine et bien-pensante. 

Etude d’un très sérieux centre de recherche universitaire allemand tendant à démonter que plus une personne est diplômée et moins elle a tendance à accepter les opinions contraires aux siennes.

Rien de très grave en apparence écrit l’hebdomadaire si ce n’est que cette forme d’intolérance est en partie responsable d’une polarisation des opinions politique. Or la démocratie rappelle-t-il, exige des compromis.

En fait, "les Bacs plus 5 forment une population assez spécifique qui a tendance à se détacher du reste", explique Marianne qui a interrogé une flopée d’expert.  (bac + 5 probablement)

Un séparatisme qui se décline de deux manières : Le premier est sociologique et géographique. C’est un monde social en soi qui se concentre dans les grandes villes, et vit en circuit fermé un peu aux mêmes endroits.

Le second est idéologique. « Les milieux diplômés développent des valeurs ou des préoccupations qui concernent peu les français ordinaires et ils sont assez indifférent à l’égard de certains problèmes qui touchent les milieux populaires notamment l’immigration ou la délinquance… Ce qui importa le plus pour eux, c’est l’écologie et l’alimentation.

Ajoutons que les Bac + 5 sont tous dans le camp des gagnants du système et les diplômés se disent qu’ils ont mérité leur destin et que par voie de conséquence les perdants ont mérité le leur.

Bref, ils sont persuadé d’avoir raison.

Finalement Marianne fait sienne la constations du sociologue américain Christopher Lasch. « Naguère c’était la révolte des masses qui était considéré comme la menace contre l’ordre social".

De nos jours cette menace semble provenir de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie.

Mais alors qu’est ce qui peut encore faire nation, qu’est ce qui peut aujourd’hui réconcilier les élites des classes populaires ? 

Ben oui,  le Rugby !

Ce matin de gauche à droite du nord au sud, du Figaro à l’Humanité, du télégramme de Brest à la Provence de Marseille… Toutes les manchettes sont consacrées au début de cette coupe du monde.

Et partout dans vos journaux cette envie de bleu comme l’exprime en titre Libération.  

Et il n’est pas question ici de chauvinisme se défend Paul Quinio dans son éditorial.

Fabien Galthié a expliqué vouloir bâtir une équipe qui s’aime très fort. Un peu d’amour dans ce monde de brutes aux biceps gros comme des cuisses on valide ! écrit-il.

Et au-delà du sort des bleus, la France dont l’humeur est pour le moins morose va être scrutée sur sa capacité, à faire d’une telle compétition sportive une fête pour tout le monde.

Une fête ? le mot est faible pour l’Equipe.

C’est les All Bleu ! s’exclame le quotidien sportif en Une : "All Bleu" comme All black.

Et en attendant le début des festivités ce soir au stade de France Renaud Bourel donne quelques conseils à cette France impatiente mais qui boulotte des Xanax comme des Tic Tac.

Vous tournez en rond façon lapin mécanique ? écrit-il. Des acouphènes vous fredonnent la Marseillaise ?

C’est un matin à faire de la place dans le disque dur préconise-t-il, vider la cave du superflu. Faites un effort vous nous remercierez plus tard. Il est l’heure d’aménager un bel espace pour ses souvenirs.

Toute le presse voit donc la vie en Bleu, à une exception près.

Le Monde qui n’arrive pas à voir les choses autrement qu’en rouge comme cette carte des anomalies des températures planétaires que le quotidien publie plein page.

Rouge comme le constat clinique que dresses le journal : La période de juin à aout a été la plus chaude jamais enregistré par l’homme.

Incendies fortes chaleur pluie diluvienne. L’ensemble de l’hémisphère Nord a été touchée par des évènements climatiques extrême rappelle-t-il.

Antonio Gutteres, Secrétaire Général de l’ONU a commenté ainsi la situation : « L’effondrement climatique a commencé ».

Ce n’est pas ne regardant ailleurs que cela va faire baisser la température… Et ce n’est pas parce qu’au Monde on est bac Plus 5 qu’on écrit forcément des bêtises.

 Mais rassurez-vous, je ne vais pas vous laisser sur cette note incandescente.

On va terminer par une interview.

Et d’ailleurs je ne vais pas vous dire tout de suite de qui il s’agit vous allez deviner.

Question du journal : Est-ce que vous avez le sentiment d’être parfois clivant ?

Réponse de notre interviewé mystère…

"Mais c’est ma nature, depuis toujours, déjà en CP j’étais comme ça.. Certains m’adorent certains me déteste… Je crée une sorte de haine qui parfois m’étonne moi-même. Certains me prennent pour le diable ce qui est assez fou…"

Alors qui peut dire ça cette semaine dans les colonnes de TV Magazine, le supplément télé d’une foultitude de journaux : notre Pascal Praud.

Joli interview dont je ne résiste pas à vous lire la fin… « Je suis exactement comme tout le monde déclare-t-il… Un peu contradictoire, un peu paradoxal. C’est rare de trouver des gens qui sont faits d’un seul bloc.. A part les Imbéciles ou les idéologues…

Et à part aussi peut être mon cher Pascal, à part quelques Bac +5.

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