Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la colère des Espagnols sinistrés, les dernières heures de la campagne américaine et un anniversaire.
Ce qui s’est passé hier à Paiporta est du jamais vu et la presse espagnole est là pour en témoigner ce matin.
« Paiporta reçoit le roi, Sanchez, et Mazon aux cris d’assassins » titre El Pais sidéré.
Et on peut se demander si le pouvoir en place pourra se remettre de cette colère.
Parce que comme l’explique El Mundo : « Le sentiment d’abandon des victimes est partagé par des millions d’espagnols, qui observent avec sidération la gestion inefficace de l'État. »
Et l’éditorialiste du grand quotidien de Droite ABC va encore plus loin : « L'image de Pedro Sanchez, protégé par sa sécurité personnelle, est la parfaite illustration de ce qu’a fait son gouvernement ces derniers jours écrit-il : tourner le dos à ses citoyens ».
Bref la crise de régime en Espagne n’est pas très loin.
« Les fondements de la démocratie libérale sont sapés aussi bien par les démocrates que par les républicains »
Sinon c’est évidemment vers les Etats Unis que les journaux ont les yeux tournés.
À 24 heures du vote toute la presse nous abreuve d’une très importante littérature. Reportage, analyse, commentaire beaucoup de chose passionnante à lire.
Passionnante et inquiétante parce que les Etats Unis sont plus polarisés qu’ils ne l’ont jamais été depuis la guerre de Sécession... C’est ce que déclare Fareed Zakaria au Figaro. Journaliste à CNN, éditorialiste au Washington Post, c’est lui qui le premier à théorisé le concept de démocratie illébéral.
Il renvoi la responsabilité de l’hystérisation de la campagne aux 2 camps... « Les fondements de la démocratie libérale sont sapés aussi bien par les démocrates que par les républicains » affirme-t-il.
En fait, « sur les questions économiques il est possible de s’entendre poursuit-t-il ». « En revanche, les questions telle que l’immigration, l’identité, le multiculturalisme, l’avortement sont existentielles. Des sujets sur lesquelles les gens se définissent. Cela recoupe des questions morales sur lesquelles les citoyens ne peuvent pas transiger. On ne considère donc plus que l’autre camp à des idées politique différentes mais qu’il représente un ennemi de la République ».
Le procès du déni.
Retour en France avec aujourd’hui le début du procès des personnes impliquées dans l’assassinat de Samuel Paty.
« L’école face à la radicalisation islamiste titre la Croix ».
Et au-delà des huit personnes qui seront dans le box des accusés, la grande question -écrit Pierre Bienvault-, est de savoir si l’Etat a failli en ne protégeant pas Samuel Paty ? »
Et la réponse fuse sous la plume de Laurence de Charrette à la une du Figaro.
« C’est le déni qui en procès explique-t-elle ».
« L’assassinat de Samuel Paty a mis à nu un impensable aveuglement.
Renoncement de cette laïcité dite ouverte... Capitulation du « Pas de vaguisme », lâcheté institutionnalisée jusqu’à cette impuissance d’Etat face à ces fanatisés qui n’auraient jamais dû se trouver là ».
Les innocentés embarrassants.
Et bien après la période des accusés, déjà condamné. On passe semble-t-il à celle des innocentés embarrassants.
Il y a eu Julien Bayou, il y a quelques jours. Il y a désormais Noël Le Graët, ancien président de la fédération française de football, poussé à la démission par l’ancienne ministre des Sports à la suite d’accusations de harcèlement moral et sexuel. Affaires on vient de l’apprendre classées sans suite.
Et Noel le Graët donne ce matin une interview à l’équipe et il ne le fait pas dire à Amelie Oudéa Castéra « qui ne se conduisait pas comme une ministre ». « Son administration a fait une enquête à charge » déclare-t-il. Avant de s’interroger : « qu’a-t-elle fait pour le sport ? Elle me fait un peu pitié »...
Esprit es-tu là ?
Mais on va terminer par un anniversaire.
Celui de canal Plus qui a 40 ans aujourd’hui.
C’est le Parisien Aujourd’hui en France qui revient sur cette saga.
Dans un long papier. L’ouverture de l’antenne c’était donc le 4 novembre 1984 par Michel Denisot en compagnie d’André Rousselet, président de la chaine et en compagnie d’un parrain prestigieux enfin à l’époque. Gérard Depardieu ! l’Abbé Pierre ne devait pas être disponible.
Aujourd’hui Canal plus est un immense succès mais à l’époque rappelle Benjamin Meffre rares étaient ceux qui y croyaient.
La chaine a démarré sous les quolibets des autres médias raconte-t-il.
Témoin Claude Sérillon, qui avant de conseiller François Hollande à l’Elysée avec le succès que l’on sait, présentait le 20 h sur la 1... Il interviewe André Rousselet ce jour-là. Et lui dit : « Vous savez bien que Canal Plus ça ne marchera pas, ce n’est pas possible de faire payer les gens ».
Comme on dit, les archives sont parfois cruelles.