Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'Etrange défaite.
L’Etrange défaite
L’étrange défaite, c’est bien sur le titre de ce Livre de Marc Bloch écrit quelques semaines après la défaite de 1940. Marc Bloch, Historien et officier tentait de comprendre alors comment un pays comme la France, qui semblait alors aussi puissant dans l’entre-deux guerres avait pu s’effondrer aussi rapidement militairement mais surtout moralement.
84 ans plus tard, Emmanuel Macron a annoncé que Marc Bloch allait rentre au Panthéon et à la une de l’Opinion, Rémi Godeau y voit comme une parabole cruelle de la situation actuelle.
Parce que peut être qu’un jour, plus tard, un historien se penchera sur la période que nous sommes en train de vivre pour tenter de comprendre comment un pays comme la France qui semblait béni des Dieux a pu, au début du 21emem siècle s’effondrer économiquement mais surtout moralement.
"De manière symbolique, -écrit Rémi Godeau-, alors que la France au bord de la banqueroute s’approche du tumulte de la censure, c’est aussi cette analyse acide de la médiocrité des élites française avant la débâcle qui s’installe en abyssale résonnance. Un demi-siècle de déficit, une dette hors de contrôle, une représentation nationale incapable de sacrifice"...
"Comment ne pas voir comme le vit Marc Bloch, l’incapacité du commandement, la même faillite intellectuelle et administrative, même machinerie des partis avec son parfum moisi de petits cafés". Oui entre ici conclu Rémi Godeau... « Entre ici, parabole de l’affaissement français » ...
La mécanique de l’impuissance publique
Et nouvelle illustration du mal français ce matin, ce rapport parlementaire sur l’échec des politiques migratoires. C’est le Figaro qui se l’est procuré. La députée et ex-ministre Brigitte Klinkert a cherché à comprendre pourquoi les autorités françaises étaient incapables de faire appliquer la loi et d’expulser les clandestins.
Et c’est intéressant parce que "pour la première fois -écrit Jean-Marc Leclerc-, un rapport parlementaire entre vraiment dans le détail de la mécanique de l’impuissance publique". La première cause, c’est l’obstruction sur la délivrance des laissez passer consulaire, particulièrement de la part des pays du Maghreb. Ensuite la libération massive des clandestins par l’autorité judiciaire.
Et le rapport n’est pas très optimiste sur les effets de la nouvelle politique de restriction de la délivrance des visas...
Vladimir Poutine : mufle et sadique
Mais est ce que la situation est vraiment meilleure ailleurs. Et justement après l’étrange défaite, la presse nous donne envie de lire un autre livre ce matoin. Il s’agit des mémoires d’Angela Merkel qui sortent aujourd’hui en Librairie dans 30 pays... Vous en lirez une recension notamment dans la Croix sous la plume d’Alain Guillemoles. Après avoir été portée au pinacle, le bilan de ces 16 ans de pouvoirs suscite aujourd’hui des débats en Allemagne. Merkel s’explique dans ce livre sur ces choix énergétiques, diplomatiques, ou encore sa décision d’ouvrir ses frontières avant de vite les refermer.
Elle lève aussi le voile sur la personnalité de Vladimir Poutine. "Un mufle et un sadique"
Elle confirme effectivement une anecdote. En 2006, pendant un entretien avec elle, le président russe fait entrer son gros chien dans la pièce sachant bien que la chancelière en a peur. Elle tente de faire bonne figure devant les caméras. "Je crus déceler dans la mimique de poutine écrit Merkel, le plaisir que lui procurait cette situation." Ajoutons pour faire bonne mesure cette info que l’on apprend incidemment dans les Echos : Les Russes se rapprochent des Talibans.
"Le ministre Choïgou en visite à Kaboul a affirmé son désir de renforcer les relations politiques et la coopération économique entre Moscou et l’Afghanistan". Voilà après la Corée du Nord une sorte de confrérie des chics types.
L’Equipe fait amende honorable
Mais pour ne pas rester sur des nouvelles aussi déprimantes, parlons de Brest. Du club de foot breton qui joue ce soir en ligue des champions face à Barcelone. Excusez du peu ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce qui arrive à ce modeste club Breton. Modeste par le budget mais dont les résultats en coupe d’Europe sont spectaculaires...
En tous cas l’Equipe elle s’en rend compte et chose rare, le directeur adjoint de la rédaction, Jean-Philippe Leclaire prend la plume ce matin pour faire amende honorable. Parce qu’il y a un peu moins de 2 ans, son journal prédisait au Stade Brestois la descente en ligue 2. Quelques mois plus tard il remettait ça en expliquant que le miracle observé en championnat de France ne pouvait pas se reproduire sur la scène européenne.
Bref tout faux ! Brest n’en finit pas de nous étonner. Comme quoi s’il y a d’étranges défaites, il y a aussi heureusement parfois de surprenantes victoires.