Peut-on rire de l'actualité ?

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, peut-on rire de l'actualité ? 

Peut-on rire de l’actualité ?

On peut essayer, mais c’est souvent casse-gueule. Prenons, le grand sujet d’amusement du moment : Le casting du prochain gouvernement Trump. Il est de bon ton de s’esclaffer sur ces nominations baroques. Dernière en date cette nuit, une ancienne patronne du catch US nommé à l’éducation. Ah ah ah. Sauf qu’en fait, on risque de ne pas rire bien longtemps. Parce que « ce n’est pas le triomphe de la folie ou de l’incompétence que certains dénoncent par facilité -écrit Philippe Gélie à la une du Figaro-, c’est l’injonction de la loyauté et la stratégie du bulldozer ».

« Donald Trump a formé un cabinet de combat qui ne se posera pas de question philosophique lorsqu’il s’agira de renverser les codes, d’écrémer les réglementations, de libérer les entreprises. L’heure est à la revanche contre les inamovibles de l’Etat profond ».

Les adultes et les 100 milliards...

Et puis sommes-nous bien placés pour nous moquer de ces futurs ministres américains. Certes, nous avons des énarques, des inspecteurs des finances, bref des adultes qui dirigent Bercy. Sauf que la commission sénatoriale chargée d’enquêter sur le dérapage budgétaire les a renvoyés à la cour de récréation hier.

Le Sénat accable les gouvernements Borne et Attal annonce Les Echos. « Irresponsabilité assumée, Parlement ignoré, double discours... les conclusions sont sévères ». Alors les accusés ont tenté de se défendre comme ils le pouvaient, dénonçant un réquisitoire truffé de mensonge. Reste quand même malheureusement pour eux et pour nous un trou de 100 milliards d’euros dans la caisse... Vous trouvez ça drôle ?

Et la justice peut-elle nous faire rire ? L’information n’a droit pour l’heure qu'à un petit papier en page 15 du Figaro, mais il risque de faire du bruit. Sans autre forme de procès, la Cour de cassation vient d’autoriser la GPA en France ! Oui, vous avez bien entendu. Vous croyiez peut-être que c’est le Parlement qui vote des lois aussi importantes ? Vous vous réjouissiez peut-être de ce qu’un large consensus contre le recours aux mères porteuses exista dans notre pays... Eh bien, c'était une blague... Quelques juges ont donc décidé qu’il était parfaitement légal d’acheter au Canada un enfant, si sa mère est vendeuse. Amusant non ?

Un procès d’une certaine presse ?

Sinon l’actualité judiciaire, c'est évidemment le début du procès Palmade. Et je ne sais pas ce que l’accusé, à l’époque où il nous faisait rire, aurait pu inventer pour transformer l’histoire d’un chauffard camé en sketch humoristique, mais son histoire est à pleurer. Si la mémoire vous manque, direction le Parisien Aujourd’hui en France qui vous la re-raconte sous toutes les coutures. Et puis concomitamment, il va aussi falloir s’attaquer à un autre procès : Celui de notre profession...

Parce que l’Affaire Palmade aura été l’occasion d’un emballement médiatique dont il va falloir que l’on parle. « Dans cette affaire, la presse est allée beaucoup trop loin, accuse l’un des avocats des victimes. L’espace de l’hôpital a été profané. Se faisant passer pour un voisin, un journaliste a tenté de pénétrer de force chez le 3eme automobiliste concerné. Bref : « Il y a eu l’accident, mais il y a eu aussi la folie médiatique qui est une part importante du préjudice des victimes » ajoute l’avocat qui ne va pas faire rire certaines chaines d’info...

La Une du Jdnews ?

Sur les agriculteurs... Une colère française. Le chant d’un monde qui refuse de mourir comme l’écrit Laurence Ferrari dans son éditorial. Mais on va terminer par 2 infos qui vont peut-être enfin vous faire sourire. La première avec pas mal d’humour noir, nous allons la dédier au chauffard cité précédemment. C’est la Croix qui relève que samedi dernier Louis Bielle Barey a été flashé à 35 km/h, soit à peu près la vitesse d’une mobylette. Un détail pour les non-initié, Bielle Barey c’est l’ailier du 15 de France et c’est en courant, poursuivit par des All blacks écœurés qu’il a marqué l’essai de la victoire.

Dernière info, trouvé dans les pages saumon du Figaro, je vous jure que ce n’est pas une blague, elle nous vient du canton de Bâle-ville en Suisse. Chez les helvètes, on rend les impôts non dépensés aux contribuables. De ce côté-ci de la frontière, cela semble être fou, mais non. En 10 ans, le canton a accumulé un excédent de 3 milliards de francs suisse. Trop de recette. L’exécutif local a eu beau baisser les impôts, rien n’y a fait, le pactole ne cesse de grossir, signale Thibault Déléaz.

Bref, cette année, chaque contribuable va se voir rétrocéder en moyenne 2.719 euros. Une info que l’on va dédicacer bien sûr à Bruno Le Maire feu notre ministre du déficit... Sans humour...

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