Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le remaniement tant attendu, du départ d'Elisabeth Borne aux pronostics sur son successeur.
Fin de partie à Matignon
La politique est décidément un monde impitoyable.
« Borne c’est fini », titre le Midi Libre.
« Exit Borne », pour la Provence.
« Elisabeth Borne remerciée », annonce la Croix, qui comme beaucoup, trouve que la décision est assez raide.
« Parce qu’on a bien compris qu’Emmanuel Macron avait besoin de reprendre la main après la séquence désolante du vote de la loi immigration et la réforme des retraites » -écrit Isabelle de Gaulmyn dans son éditorial- « mais ces deux épisodes doivent tout aux décisions du président de la République. La première ministre n’ayant en l’occurrence fait qu’appliquer loyalement ses directives ».
« D’ailleurs dans sa lettre de démission qu’elle a rendue publique, Elisabeth Borne fait bien comprendre qu’elle ne part pas de son propre chef », souligne Louis Hausalter du Figaro, qui note que l’ex première ministre a paraphrasé mot pour mot Michel Rocard en son temps.
Borne et Rocard même combat ?
Oui mais l’analogie s’arrête là, s’énerve Paul Quinio dans Libération.
« Désolé, mais la comparaison avec Rocard relève de l’usurpation d’héritage écrit l’éditorialiste ».
Dans l’humanité Gaël de Santis et Aurélien Soucheyre ne versent pas non plus pas de larmes de crocodiles : « C’est sous son action que la France a vécu l’une des plus grandes attaques anti démocratique et anti sociale de la 5eme République », écrivent-ils.
Et d’ailleurs en une l’Humanité s’amuse : «Macron poursuit sa destruction sans Borne titre le quotidien communiste ».
Une séquence dont Macron ne sort pas gagnant
L’histoire nous dira si cette démission est de nature à relancer le quinquennat d’Emmanuel Macron mais bon nombre de commentateurs estiment que cette séquence a été gérée en dépit du bon sens. Dans l’Opinion par exemple, Nicolas Beytout rappelle « qu’Elisabeth Borne a été alternativement donné partante puis restante, qu’elle a dû endurer la comédie d’un calendrier fictif ainsi que les visites à l’Elysées pour être confortés avant d’être limogée.
Des étranges balancements qui relèvent d’une communication peu maitrisée et qui créent le doute sur le pourquoi du changement ».
Pourquoi ? Il y a une donnée que l’on oublie souvent, rappelle Cécile Cornudet des Echos.
C’est la donnée affective.
« Elisabeth Borne n’a pas fait d’erreur -écrit-elle. Elle n’a pas été prise en défaut de loyauté elle s’est assises sur ses conceptions de gauche et elle n’a jamais tenter de faire de l’ombre au président. Et pourtant travailler avec elle est devenu insupportable à Emmanuel Macron qui souhaite désormais s’entourer de gens avec qui il a du plaisir »…
Alors qui pour Remplacer Elisabeth Borne ?
Reste une question : celle du nom du remplaçant d’Elisabeth Borne.
Les mêmes qui depuis 10 jours nous expliquaient que Sébastien Lecornu était le mieux placé, qui hier rectifiait en indiquant que Julien Denormandie est le mieux placé nous affirme ce matin que c’est Gabriel Attal qui va être nommé à Matignon dans la matinée…
Attendons tranquillement que l’information tombe, ce qui évitera a tout le monde d’être à nouveau ridicule…
Le monde du cinéma secoué par une nouvelle affaire.
C’est une affaire d’emprise qui en rappelle d’autre.
L’actrice Judith Godrèche en a été la victime il y a 35 ans environ. Elle avait alors 14 ans et elle a entretenue une relation intime avec un réalisateur connu qui lui en avait 40. Son nom était, parait-il, un secret de polichinelle dans le milieu cinématographique mais l’actrice qui ne l’avait jamais désigné a finalement décidé de le dénoncer nommément.
« Il s’appelle Benoit Jacquot, la petite fille en moi ne peut plus taire ce nom », a-t-elle posté sur les réseaux sociaux. L’affaire est longuement relatée sur le site du Monde, dans l’Humanité aujourd’hui. Sollicité par l’AFP, benoit Jacquot n’a pas souhaité réagir. Malheureusement pour lui il s’en était ouvert sans aucun complexe à Gérard Miller dans un documentaire diffusé en 2011.
Judith Godrèche avait non pas 15 mais 14 ans. Et pas sûr pour Benoit Jacquot que cette liaison suscite aujourd’hui beaucoup l’admiration. Gabriel Mazneff doit se sentir un peu moins seul.