Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : comédie
Après le gâchis économique, on sent venir le fiasco politique. "Malgré toutes les bonnes intentions du monde, écrit Cécile Cornudet dans les Echos, le cas Alstom semble montrer qu'il y a des lois immuables en politique. Quand démarre le manège médiatique sur un sujet, il vaut mieux monter en marche, participer au concours de simplisme, que rester sur le côté." Mais comme le résume Matthieu Verrier dans la Voix du Nord, "le quinquennat Hollande a commencé par la fermeture de Mittal à Florange, il ne peut s'achever sur celle d'Alstom à Belfort."
Pourtant, nul ne se fait la moindre illusion : "Si un sursis est trouvé, il manquera toujours une politique ambitieuse au plan national et surtout européen pour les grandes filières." Bien sûr, on a la version Figaro : Gaëtan de Capèle qui s’insurge contre le "déconomètre" qui "fonctionne à plein tube", contre "la farce française de l’État stratège", et qui oublie au passage que l’État stratège, qui soutient mordicus ses champions, notamment Apple mis en cause par la commission de Bruxelles, c’est exactement la politique que pratiquent les États-Unis. Ce serait plutôt le manque de stratégie industrielle qui plomberait la France : "Plutôt que cette comédie française, écrit Guillaume Goubert dans la Croix, mieux vaudrait une réflexion posée de toutes les parties prenantes pour envisager les choses à long terme. Il est assez exaspérant de voir couler des larmes de crocodile sur notre industrie ferroviaire alors que la politique des transports encourage massivement l'automobile, les autocars et les camions." Mais la spécialité française, c’est Sébastien Lacroix qui la relève dans l’Union : "à la fin, c'est le contribuable qui paye. Comme tous les psychodrames politiques, celui d'Alstom se soldera, d'une façon ou d'une autre, par une facture que vous réglerez, par tiers ou prélèvement à la source, c'est égal."