Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : collaborateur
"C'est la revanche du "collaborateur" sur son ancien patron qui a livré la campagne de trop" tranche Hervé Favre dans la Voix du Nord. "Mister Nobody", rappelle Cécile Cornudet dans les Échos. Pour Nicolas Sarkozy, le mot claque est celui qui revient le plus fréquemment. "Les quinquennats sont des périodes trop courtes pour pouvoir susciter des résurrections gaullistes" constate Yves Harté dans Sud Ouest. Quant à Alain Juppé, "le favori engoncé dans ses certitudes", comme le qualifie Philippe Marcacci ? "Décalé par rapport aux attentes de l'électorat de droite, nous dit Hubert Coudurier dans le Télégramme. À trop vouloir ne prendre aucun risque, en surfant sur son matelas dans les sondages, Juppé s'est exposé à un retour de bâton". Reste donc François Fillon. Un homme qui, nous dit Jean-Claude Soulery dans la Dépêche du Midi, "a sans doute compris avant les autres que le "peuple de droite" attendait depuis longtemps un champion éminemment traditionnel qui répugne à transgresser les codes, à "vouloir faire mode", un homme qui serve d'antidote au bastringue sarkozyste et redonne à la politique cette gravité qu'elle avait perdue". Ce qui s’est joué là, ajoute Yves Harté, "va puiser dans l'inconscient des peuples. Ce premier tour n'est pas allé examiner les programmes des candidats. Il entendait tracer à grands traits le portrait de l'homme qui pourrait être, aux mois d'avril et mai prochains, chargé de représenter le camp commun qui dessinerait une nation". Mais les Français vont désormais s’intéresser à ce programme si libéral. "La perspective d'affronter Fillon, remarque Jean-Louis Hervois dans la Charente Libre, pourrait coller assez bien au plan de Marine Le Pen, devenue, par la magie de Philippot, le bouclier du pauvre et de l'orphelin, la madone des services publics sacrifiés sur l'autel des déficits". Protection, libre-échange, régulation, c’est sur ces thèmes que se jouera 2017.