Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : manœuvre
"A défaut d'électeurs et de militants, le Parti socialiste ne manque au moins pas de candidats à la présidentielle, constate Daniel Muraz dans le Courrier Picard. Même un qui affirmait au printemps en avoir fini avec tout mandat politique..." "Pas tout à fait un non-événement mais assurément une manœuvre, estime Paul Caraci dans le Midi Libre. La candidature de Vincent Peillon prend des airs de 'Valls bashing' : pour certains, l'ex-Premier ministre reste une épine trop à droite du parti à la rose. Peillon, professeur de philosophie et auteur de romans, disparu des écrans ministériels depuis 2014, revient pour une primaire aux allures de congrès du PS." "La gauche du parti ayant déjà ses candidats, le missile Peillon ne peut avoir été mis à feu que par des hollandais, voire des aubrystes" estime de son côté Bruno Mège dans la Montagne. Une sorte de guerre sur deux fronts : contre Brutus-Valls, contre Brutus-Macron. Le but : récupérer au moins les lambeaux du PS après le laminoir de la présidentielle. "Manuel Valls a devant lui un jeu moins compliqué, estime Bruno Mège. En se disant capable, hier, de battre la droite, il traite à mots couverts ses adversaires hollandais de vils manoeuvriers qui ont déjà fait une croix sur la présidentielle. Ce qui est sans doute vrai, à ce détail près que lui aussi vise, à travers la primaire, l'objectif PS davantage que l'objectif Élysée. Réalisme oblige. Mais, chez les pro comme chez les anti-Valls, le réalisme doit s'avancer masqué pour ne pas désespérer le 'peuple de gauche'." Le problème ? "Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont démontré que la mobilisation était de leurs côtés, remarque Matthieu Verrier dans la Voix du Nord. Côté idées, ils ont aussi pris un temps d'avance." Alors, le peuple de gauche, désespéré ou pas, risque surtout de laisser les intermittents de la politique à leurs petites manœuvre de congrès.