Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Évidemment, les éditorialistes s’en donnent à cœur joie. Enfin du nouveau ! Bon, en fait, pas vraiment. "Un non-événement, mais de toute première importance" résume Michel Urvoy dans Ouest-France. Mais sorti des considérations sur le retour pour "laver l’affront de 2012", le "V de la victoire qui pourrait être celui de la Vendetta", ça patine. A la décharge des éditorialistes, on ne peut pas dire grand-chose sur un livre qu’on n’a pas encore lu.
Alors on saluera la Croix et les Dernières Nouvelles d’Alsace qui ont choisi de nous parler de tout autre chose. "La destruction d’éléments du patrimoine culturel mérite-t-elle un procès pour crime de guerre ?" s’interroge Guillaume Goubert dans la Croix. Dérisoire, sans doute, face à la réalité humaine des guerres. Et pourtant. Le procès de ce djihadiste malien coupable du saccage des mausolées de Tombouctou est exemplaire. "Ce que cherchent les démolisseurs, à Tombouctou ou à Palmyre, c'est à détruire la mémoire humaine et sa complexité au nom d'une pureté criminelle. On ne peut rien construire sans fondations, rien faire grandir sans racines". La sanction sera-t-elle dissuasive, Didier Rose, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, en doute : "Cet intégriste instruit manie trop bien la demande de pardon et le remords rétrospectif pour paraître sincère. Le costume même de cadre qu’il a enfilé à La Haye semble relever du déguisement. Celui qui s’est acharné à volatiliser tout code culturel étranger en revêt soudain l’un des plus voyants". Mais construire une jurisprudence est essentiel. D’autant que, la Croix nous le rappelle, d’autres site meurent dans l’indifférence. "Puisse Sanaa, cité à la beauté bouleversante, survivre à la guerre absurde qui ravage le Yémen".