Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
Ce jeudi, on s'intéresse au marché de l'immobilier.
L'immobilier se porte très bien, 2017 a été une année record avec près d'un million de transactions dans l'ancien, du jamais vu. Mais plusieurs acteurs du secteur le disent : on a peut être touché un plus haut l'an dernier. Pour le Crédit Foncier par exemple, il y aura moins de transactions cette année. Ils misent sur 900.000 transactions dans l'ancien. Si ça se vérifie, ce serait 20% de plus que la moyenne annuelle de ces 10 dernières années. C'est donc toujours dynamique.
Mais pourquoi, malgré tout, le marché pourrait un peu reprendre son souffle ?
Parce que ceux que l'on appelle les primo-accédants (c'est à dire ceux qui achètent un bien pour la première fois) sont un peu moins présents sur le marché. C'est pourtant grâce à eux que les ventes se sont envolées l'an dernier. Ils ont représenté plus de quatre transactions sur 10.
Pourquoi sont-ils un peu moins là ?
Déjà parce que dans de nombreuses villes, les prix ont atteint des sommets, c'est le cas à Paris ou à Bordeaux. Bordeaux est même devenue selon PAP la deuxième ville la plus chère de France devant Lyon. Et dans ces villes, même si les taux restent historiquement bas les primo-accédants ne trouvent pas de biens qui rentrent dans leurs budgets. Et puis surtout, le gouvernement a coupé des aides très intéressantes pour eux. L'APL accession qui permettait d'augmenter le budget des ménages les moins aisés a été quasiment supprimée. Il y a eu aussi une réforme du prêt à taux zéro. L'impact se voit déjà dans les chiffres selon le Crédit Foncier. Sur janvier et février, le marché de la primo accession est en baisse de 20%. PAP dit aussi avoir vu au début de l'année une sorte de mini ralentissement qu’il explique par la météo. Il a fait tellement mauvais que ça ne donnerait pas envie.
Mais il n’y a pas péril en la demeure ?
Effectivement. Le marché reste à des niveaux quasi record. C'est vraiment juste pour le moment une petite inflexion. Et tout le secteur va regarder avec intérêt la semaine prochaine la loi ELAN. Alors ce n'est pas un plan de relance des élans en France mais le petit nom d'une loi logement censée créer ce que l'on appelle un choc de l'offre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire construire plus de logements qu'aujourd’hui moins cher. Ils vont notamment réduire les normes pour faciliter la construction. Mais ça on a le temps d'en reparler.